Très contesté depuis quelque temps déjà dans tout l'environnement du club kabyle, dirigeants, joueurs et supporters confondus, l'entraîneur belge, René Taelman, aura certainement consommé, jeudi après-midi, le peu de crédibilité qui lui restait après seulement trois mois d'incertitude et de controverse. Mis à l'index par un bon nombre de ses joueurs, qu'ils soient titulaires ou remplaçants, puis contesté par plusieurs dirigeants du club kabyle avec lesquels le courant ne passait plus, Taelman aura prouvé finalement, face au WAT, toutes ses limites en matière de “coaching” et de culture tactique. Sinon, comment expliquer que, face à une formation tlemcénienne ultra-défensive et qui évolua bien souvent avec un seul attaquant de pointe, Taelman s'entêtera à évoluer avec cinq défenseurs sans opérer le moindre changement tactique tout au long de la partie. Devant une telle impuissance à manœuvrer judicieusement et à secouer quelque peu le cocotier, les Canaris semblaient perdus sur le terrain, à la grande joie des Tlemcéniens qui n'eurent aucune difficulté à contenir les rushs souvent désordonnés des attaquants kabyles. Certes, Berguigua (17'), Boudjakdji (35') et surtout Hemani dont le lob percuta la transversale (43') auraient pu ouvrir le score mais, au contraire, ce fut bien le WAT qui aurait pu chambouler carrément le cours du match si Hadjou-Smir n'avait pas raté un penalty indiscutable face à un Gaouaoui intraitable dans sa cage (41'). Après la pause, aucun changement notable dans l'évolution du jeu kabyle et le compartiment défensif tlemcénien, bien articulé autour du duo Yadel-Kerris, s'opposa aisément aux velléités offensives de la JSK où même les rentrées de Harkat (48'), Oussalah (66') et Wassiou (72') n'apportèrent pas un plus dans l'ascendant kabyle. Bendahmane (54'), Oussalah (75'), Driouèche (80') et Wassiou (87') auraient pu réussir l'essentiel, mais ce diable de Hamened étala son talent et, surtout, son métier. Et lorsque Harkat (90') et Daoud (93') ratèrent, dans les six yards, des balles de but grosses comme cela, il était bien dit que la JSK allait consommer son second semi-échec de la saison à domicile après celui du CSC (2-2). N'est-ce pas que quatre points de perdu à domicile risquent de peser gros dans le tableau de bord d'une JSK qui veut jouer, cette année encore, les premiers rôles. Hannachi : “Nous nous sommes trompés !” ll Il y avait de l'électricité dans l'air à la fin du match JSK-WAT, où la grogne était perceptible dans les vestiaires kabyles. Devant un tel constat négatif engendré par deux semi-échecs à domicile face au CSC (2-2) puis au WAT (0-0), le président Hannachi haussa le ton et demande des explications aux joueurs et, surtout, à l'entraîneur belge Taelman qui, désormais, ne fait plus l'unanimité à Tizi Ouzou. Après avoir lavé le linge sale dans les vestiaires, le président Hannachi s'adressa sans détour à la presse. “Je suis outré par la mauvaise prestation de l'équipe et je déduis, malheureusement, que Taelman a une grande part de responsabilité. Je reconnais que nous nous sommes trompés dans le choix de cet entraîneur qui maîtrise bien sa théorie mais recèle bien des insuffisances en pratique. De plus, il ne respecte personne dans son entourage. Il n'en fait qu'à sa tête et cela je ne peux l'admettre”, dira Hannachi qui semble décidé à responsabiliser davantage Ahmed Halem comme DTS et Larbi El Hadi à ses côtés. C'est dire que les jours de Taelman semblent bien comptés à la JSK, d'autant plus que le président Hannachi a fini par lâcher un aveu : “Dans les jours à venir, nous allons prendre la décision qui s'impose car la JSK aura droit à un… grand entraîneur.” Aux dernières nouvelles, Taelman aurait même demandé à la JSK une séparation à l'amiable, moyennant, bien sûr, le paiement de tous ses droits, mais tout porte à croire que le Belge est de plus en plus poussé vers la démission. C'est dire que la porte de sortie n'est pas loin pour un coach qui aura réussi à dresser tout le monde contre lui. MOHAMED HAOUCHINE