L'absurde et innommable offensive israélienne s'est poursuivie, provoquant encore des victimes et des destructions devant le silence de la communauté internationale. Israël poursuit son acharnement contre les Gazaouis qu'il a bombardés aveuglement par air, par mer et terre, depuis lundi, en s'en prenant aussi bien à des infrastructures de base que des habitations, faisant un bilan de 119 Palestiniens, dont 31 enfants, qui ont été tués dans la bande de Gaza, et 830 personnes blessées, selon un dernier bilan du ministère local de la Santé. Au cours de la nuit, l'armée israélienne qui a dit avoir frappé 150 cibles a multiplié les bombardements, par des tirs d'artillerie, poussant des centaines de Gazaouis à quitter leur maison. L'armée israélienne qui avait massé, jeudi, chars et véhicules blindés le long du territoire palestinien, avait aussi annoncé que des soldats israéliens étaient désormais dans le territoire de Gaza, avant de revenir sur ses propos en évoquant "un problème de communication interne". Guerre psychologique ou simple erreur ? Israël a dû peut-être, aussi, se raviser suite aux mises en garde des parties tierces, mais aussi de la résistance palestinienne, dont un porte-parole des brigades Al-Qassam qui avait affirmé qu'"une incursion terrestre de l'armée israélienne précipiterait la victoire finale de la résistance". Dans ce contexte, les factions palestiniennes, qui ont créé jusque-là la surprise, ont continué à tirer des salves de roquettes vers des villes israéliennes du sud comme Sderot, Ashkelon et Beersheva, dans le désert du Néguev. Dans cette confrontation asymétrique qui les oppose une armée israélienne équipée du matériel de guerre à la pointe de la technologie (bombardiers, drones et satellites), la résistance palestinienne a tiré quelque 1800 roquettes cette semaine depuis Gaza, dont 90% auraient été interceptées, faisant un bilan de huit morts et des centaines de blessés. Jeudi soir, trois roquettes ont été tirées du Liban vers Israël, d'après une source militaire libanaise, qui précise que les projectiles ont été tirés d'un secteur proche d'un camp de réfugiés palestiniens, ceci d'une part. D'autre part, l'agression par la police israélienne de fidèles dans la mosquée d'Al-Aqsa, à El-Qods occupée – troisième lieu saint de l'islam – a suscité aussi la colère des "Arabes israéliens", qui ont témoigné leur attachement à leur identité palestinienne. Dans plusieurs villes mixtes d'Israël, des manifestations, des heurts avec des juifs soutenus par la police coloniale, des mises à sac de commerces détenus par des Arabes, et des échanges de coups de feu ont eu lieu. Près de 1000 membres de la police aux frontières ont été appelés en renfort dans ces villes, théâtres d'émeutes depuis mardi, et plus de 400 personnes, juifs et Arabes, ont été arrêtées ces trois derniers jours. Jeudi soir, un homme a ouvert le feu à l'arme semi-automatique sur un groupe de juifs, blessant une personne à Lod, près de Tel-Aviv, alors qu'un automobiliste arabe a été lynché par la foule et piétiné alors qu'il agonisait par terre. La police a fait état dans la soirée d'une synagogue incendiée et de 43 arrestations. L'armée coloniale, qui fait appel à des milliers de réservistes, ne veut plus entendre parler d'une trêve. Ses dirigeants qui veulent visiblement en finir avec la résistance ont refusé jusque-là toutes les tentatives de médiation des Etats-Unis, de l'Egypte et de la Jordanie, en soumettant Gaza à un déluge de feu qui a particulièrement ciblé les tours d'habitation dans une tentative de retourner les habitants contre la résistance. La lueur d'espoir viendrait peut-être du Conseil de sécurité de l'ONU qui doit tenir demain une réunion virtuelle publique sur le conflit. L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, le Norvégien Tor Wennesland, ainsi que des représentants d'Israël et des Palestiniens devraient y participer.