Deux manifestants, Merbah Jugurtha et Ben Ourath Adlène, ont été placés, hier, sous mandat de dépôt après leur comparution immédiate, tandis que 11 autres manifestants ont été laissés en liberté en attendant leur procès prévu le 23 mai. Merbah Jugurtha et Ben Ourath Adlène, dont le procès est fixé pour le 24 mai, sont poursuivis pour les chefs d'inculpation d'"attroupement non armé", "ivresse publique", "destruction volontaire des biens d'autrui", "atteinte à corps constitué", "rébellion", "trouble à l'ordre public" et "violation des dispositions sanitaires relatives à la Covid-19", selon le collectif d'avocats cité par le CNLD. Les 13 manifestants ont été arrêtés lors de la marche de vendredi à Alger et présentés hier matin devant le procureur près le tribunal Sidi M'hamed. 34 autres manifestants ont été présentés devant le procureur près le tribunal de Baïnem à Bab El-Oued, qui a décidé aussi de leur comparution immédiate. Figure parmi eux Tchikikène Djamel (73 ans) qui a été relaxé, alors que le parquet a requis à son encontre 3 de prison ferme et une amende de 100 000 DA, selon l'avocate Me Rouibi Fatiha. La même peine de prison ferme a été requise contre Serhane Mokhtar. Le parquet a aussi requis un an de prison ferme et une amende de 20 000 DA à l'encontre de deux autres manifestants, Mansouri Mohamed et Ben Aïda Adel, arrêtés, eux aussi, lors de la marche de vendredi à Alger. À Bordj Bou Arréridj, les 13 manifestants arrêtés vendredi dernier et jugés hier en comparution immédiate ont été condamnés à un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour cinq d'entre eux, a rapporté le CNLD, citant leurs avocats. À Chlef, Hamouda Tayyib a également été placé sous mandat de dépôt et son procès renvoyé au 23 mai. Interpellé lors de la marche du vendredi 14 mai, il est poursuivi pour "outrage à corps constitué", "incitation à attroupement non armé", "publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national". Arrêté hier à son domicile à Oued Souf, Ali Benkicha a été placé en garde à vue, en attendant sa comparution, a indiqué la même source. Au total, près de 90 personnes sur un millier de manifestants interpellés vendredi ont été présentées, hier, devant la justice pour les mêmes chefs d'inculpation. L. Menacer