Fortunes diverses pour les activistes et autres figures du Hirak arrêtés ces derniers jours. Tandis que le journaliste Fodil Boumala, arrêté dimanche devant chez lui, a vu sa garde à vue prolongée de 24 heures et devrait être présenté aujourd'hui devant le procureur du tribunal de Dar El-Beïda, l'ex-président du RAJ, Hakim Addad, a été placé sous contrôle judiciaire, ont annoncé hier plusieurs de ses avocats. L'ordonnance le contraint désormais à signer une fois par semaine devant le juge et lui interdit de participer à toute manifestation, selon les mêmes sources. Arrêté dimanche à la place Emir-Abdelkader à Alger, en compagnie d'Ahcene Kadi, un membre du RAJ, Hakim Addad est poursuivi pour ses publications sur les réseaux sociaux. Comme nombre d'activistes, il est poursuivi notamment pour "incitation à attroupement non armé", "atteinte à l'intégrité du territoire" et "atteinte à l'intérêt national". Selon les avocats, le procureur avait requis son placement sous mandat de dépôt. Comme d'ordinaire, l'ordonnance devrait faire l'objet d'un appel du collectif des avocats ou du ministère public. Le procès de Zahir Keddam, membre des "gilets orange", ces bénévoles chargés de prévenir les heurts entre policiers et manifestants durant les marches, arrêté samedi 14 juin, a eu lieu le même jour au tribunal de Chéraga qui a statué sa mise sous contrôle judiciaire. Poursuivi pour les chefs d'inculpation d'"incitation à attroupement non armé" et "publications pouvant porter atteinte à l'unité nationale", son procès est fixé pour le 23 juin prochain. Condamné à un an de prison ferme par le tribunal de Chéraga, le 19 mai dernier, en comparution immédiate, le procès en appel de Soheib Debaghi programmé à la Cour de Tipasa a été, de son côté, renvoyé aussi au 21 juin prochain. Il est accusé notamment d'"incitation à attroupement, outrage à corps constitué et publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national". Militant de la Laddh à El-Bayadh, Mohamed Lagari, arrêté le 2 avril dernier et condamné le lendemain à deux ans de prison ferme, a vu hier sa peine réduite à six mois dans un procès en appel, selon le CNLD. D'après la même source, il est accusé d'"outrage à corps constitué en plein exercice de leur fonction". "Il est innocenté de l'accusation de destruction de biens publics et vols d'archives", précise la même source. Enfin, au tribunal de Boufarik, le jeune Noureddine Khimoud, présenté hier devant le procureur, a été transféré de nouveau à la brigade de Gendarmerie nationale pour complément d'enquête. Sa garde à vue ayant été prolongée, il sera présenté aujourd'hui, annonce le CNLD.