L'attaquant du Real Madrid Karim Benzema a été rappelé par la sélection française pour prendre part au prochain Euro prévu du 11 juin au 11 juillet prochains. Après cinq ans et demi d'absence en raison d'un différend avec le sélectionneur Didier Deschamps suite à la fameuse affaire "Valbuena", le buteur des Merengues retrouve les Bleus au summum de sa carrière. Leader incontesté du Real, les statistiques de Benzema (29 buts en 45 matchs avec le Real) ne laissent personne indifférent, d'où son retour chez les champions du monde. De son côté, l'entraîneur des Bleus, Didier Deschamps, révèle avoir beaucoup réfléchi avant de prendre cette décision. "L'étape importante, c'est le fait qu'on puisse se voir et discuter. J'ai pris le temps de réfléchir, d'analyser ce qu'on s'est dit. Cela s'est fait il y a un bon moment quand même (...) Comment cela s'est fait ? On prend contact, on fixe un rendez-vous et on se voit ! À partir du moment où le besoin était réciproque, ça s'est fait", a-t-il indiqué en conférence de presse. Et d'ajouter : "Tout le monde a le droit à l'erreur. J'ai eu des situations compliquées, difficiles avec certains joueurs. J'ai mis mon cas personnel de côté. J'ai été animé de cet état d'esprit-là. Je ne suis pas magicien, on ne peut pas faire machine arrière, ça s'est passé là. Karim est intelligent, il sait qu'il arrive dans un groupe qui a des repères, qui a des titres, où il y a une bonne ambiance sur et en dehors du terrain (...) Si j'avais dû faire la liste il y a un an, cela n'aurait certainement pas été la même, pas seulement en ce qui concerne Karim", fait savoir Deschamps. Karim Benzema s'est dit, de son côté, "tellement fier de ce retour en équipe de France et de la confiance que l'on m'accorde. Merci à ma famille, à mes amis, à mon club, à vous... et à tous ceux qui m'ont toujours soutenu et me donnent de la force au quotidien", a indiqué l'attaquant du Real Madrid. Pourtant, l'on croyait que la parenthèse Benzema a été fermée pour de bon, surtout après la déclaration du président de la FFF, Noël Le Graët, en 2019. "Karim Benzema, c'est un très bon joueur, je n'ai jamais mis en doute ses qualités. Au contraire, il montre au Real Madrid qu'il est l'un des meilleurs joueurs à son poste. Mais l'aventure France est terminée", avait tranché Noël Le Graët. La réponse de l'attaquant madrilène ne s'était pas fait attendre. Cinglante. Postant un commentaire sur les réseaux sociaux en arborant la tunique de l'équipe nationale algérienne, Benzema a demandé carrément au patron de la FFF de le laisser évoluer avec une autre sélection, allusion faite à l'Algérie. "Noël (Le Graët, ndlr), je croyais que vous n'interfériez pas dans les décisions du sélectionneur ! Sachez que c'est moi, et moi seul, qui mettrai un terme à ma carrière internationale. Si vous pensez que je suis terminé, laissez-moi jouer pour un des pays pour lesquels je suis éligible, et nous verrons", martèle-t-il, critiquant au passage l'intrusion de Le Graët dans les prérogatives de Deschamps. De parents algériens, il avait été du reste approché en 2007 par l'ancien sélectionneur Jean-Michel Cavalli, mais il n'avait pas donné suite, préférant faire "un choix sportif", selon ses propres termes, en optant pour les Tricolores. Mais Benzema ne remplit pas les conditions de l'article 18 des statuts de la FIFA pour le changement d'association et de la nationalité sportive, même si une disposition permet au joueur de le faire, et encore faudrait-il qu'il soit carrément déchu de sa nationalité française pour un fait grave. Nazim T.
