La répression qui a émaillé les dernières marches du mouvement populaire est porteuse de "dérapages incontrôlables". C'est ce qu'ont estimé les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) qui se sont réunies à la fin de la semaine dernière. Dans un communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre, le PAD a souligné que la réaction violente des autorités face aux marches du mouvement populaire "est une chape de plomb qui s'abat sur l'action politique autonome". "Le PAD constate avec indignation que la répression et la violence policières contre les marches pacifiques populaires connaissent une escalade sans précédent. Plus de 1 000 manifestants-es, responsables politiques, avocats, journalistes, universitaires, chercheurs, étudiants... ont été interpellés durant la seule journée du vendredi 14 mai à travers plusieurs wilayas du pays", a dénoncé le PAD dans son communiqué, ajoutant que "90 d'entre eux arrêtés en partie en dehors des marches ont été déférés devant les tribunaux dont 44 ont été condamnés à des peines de prison". "Le nombre de détenus-es politiques et d'opinion dépasse désormais 120 personnes, plusieurs activistes, militants politiques, journalistes... sont sous contrôle judiciaire et d'autres sont convoqués par la police pour leurs activités liées à la mobilisation révolutionnaire de Février 2019", informe à ce propos le PAD. Appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion et au respect des libertés fondamentales, le PAD a exprimé son "indignation suite à la condamnation à une année de prison ferme du membre de la direction du MDS, Ouahid Benhalla", arrêté, rappelle le PAD, "arbitrairement" car "de manière injustifiée à la descente d'un bus" et "assure la direction et les militants du MDS de leur totale solidarité". Pour le PAD "la multiplication et la généralisation des mesures liberticides viennent confirmer, si besoin est, la criminalisation/judiciarisation de l'action politique et du journalisme indépendants". Sur ce, il appelle "la population à rester vigilante et mobilisée" et exige le respect des droits humains et au libre exercice des libertés démocratiques en général. "L'intégrité du peuple et sa souveraineté sont une règle universelle qui implique l'inviolabilité des droits humains. Partant de ce principe inaliénable, toute atteinte aux droits politiques de la personne humaine constituerait une violation des droits du peuple algérien et donc ceux de la nation tout entière", rappelle, par ailleurs, le PAD. Sur un autre volet, le PAD a dénoncé l'interdiction d'une marche de soutien à la Palestine prévue à El-Oued. Il considère que "le pouvoir va dans sa folie répressive jusqu'à interdire au peuple algérien d'exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien qui fait face à une guerre d'extermination". "Les forces du PAD expriment leur soutien au peuple palestinien qui se bat légitimement pour le recouvrement de ses droits nationaux et dénoncent la guerre génocidaire et barbare menée par l'occupant sioniste", souligne le communiqué.