Le Pacte salue "l'abnégation et le dévouement des professionnels de la santé qui mènent un combat titanesque contre la pandémie depuis cinq mois, très souvent sans moyens élémentaires de protection et de soins". Le pouvoir en place se donne une orientation politique dure et "judiciarise" la vie politique nationale dans l'espoir de maintenir un système "rejeté dans sa globalité" par les Algériens. L'analyse est du Pacte de l'alternative démocratique dont les principaux partis composant ce conglomérat ont tenu une réunion le mercredi 29 juillet 2020 au siège de l'Union pour le changement et le progrès (UCP). "Les Forces du PAD relèvent l'orientation autoritaire dure du pouvoir qui menace tous les acquis démocratiques depuis 1988. Le pouvoir en place affiche une volonté claire de ne pas répondre à la crise politique systémique posée par la révolution citoyenne depuis 18 mois", lit-on dans le communiqué sanctionnant cette réunion. Commentant les déboires judiciaires vécus par des responsables politiques comme le président du RCD, Mohcine Belabbas, ou encore la SG du PT, Louisa Hanoune, mais aussi le chantage subi par les avocats plaidant pour les détenus du Hirak, le PAD y a vu une "judiciarisation de la vie politique" qu'il a condamnée tout en exigeant le "respect de la démocratie et de son corollaire, le multipartisme". Pour le PAD, l'Algérie ne peut renouer avec le développement et la justice sociale qu'"avec la rupture totale avec le système illégitime et corrompu". Parce que la réalisation d'un tel objectif passe par un large rassemblement des forces acquises à la démocratie, le PAD s'est dit "ouvert à toutes les forces politiques de la société civile et aux personnalités qui sont convaincues que l'instauration de la démocratie avec son contenu politique et social passe par la rupture avec le système et l'exercice de la souveraineté du peuple pour mettre en place les institutions de son choix". Sur le registre des atteintes aux libertés démocratiques, le PAD a dénoncé "le maintien en prison de dizaines de détenus politiques et d'opinion et la poursuite des condamnations de militants et activistes aux quatre coins du pays", tout en renouvelant "la revendication légitime de la libération de tous les détenus politiques et d'opinion et le respect des libertés fondamentales du citoyen". "Cette voie autoritaire s'illustre aussi par la volonté de caporaliser la vie politique et sociale par la mise en avant d'une société civile ‘encamisolée' dont le seul objectif est la neutralisation du politique dans le champ social et plus précisément de toutes les parties politiques opposées au pouvoir", a insisté le PAD. Analysant la crise sanitaire, le PAD a dénoncé "l'absence d'une réelle volonté du pouvoir à mobiliser toutes les forces et moyens dont dispose le pays pour combattre la Covid-19", tout en accusant le même pouvoir d'"instrumentaliser politiquement la grave crise sanitaire contre tout retour du Hirak plutôt que de mettre en place une stratégie cohérente et les moyens nécessaires pour affronter la crise". Ce qui n'a pas empêché le PAD de saluer "l'abnégation et le dévouement des professionnels de la santé qui mènent un combat titanesque contre la pandémie depuis cinq mois, très souvent sans moyens élémentaires de protection et de soins" et d'exiger "les moyens techniques, matériels et humains pour permettre aux hôpitaux publics, en particulier, et au secteur de santé, en général, d'assumer pleinement leur rôle en ce moment particulièrement dangereux pour la santé de la population". Arab C.