La Centrale/personname / syndicale considère “inacceptables et inappropriés” les propos du chef de la mission du FMI à Alger et entend déposer plainte auprès de cette organisation. L'Union générale des travailleurs algériens est en colère. La raison de son irritation réside dans les réserves exprimées, dimanche dernier, par Erik de Vrijer, chef de la mission du Fonds monétaire international à Alger sur une éventuelle augmentation des salaires. “L'UGTA considère ces propos comme inacceptables, inappropriés et les rejette”, réplique un haut responsable de la centrale syndicale. Dans une conférence de presse tenue à l'hôtel El-Aurassi, le cadre du FMI a recommandé “l'adoption d'une politique salariale qui vise à préserver la compétitivité des entreprises face à la concurrence étrangère”. à la tête d'une mission en charge de préparer un rapport sur la situation et les perspectives de l'économie algérienne, il a estimé qu'il “faut limiter la hausse des salaires à un niveau supportable pour l'économie” et la “lier au taux de croissance hors hydrocarbures”. “Il n'a pas le droit de parler de la situation salariale de notre pays, ni de s'exprimer sur la gestion du monde du travail”, lui répond l'organisation de Abdelmadjid Sidi-Saïd. Selon elle, les exhortations du représentant de l'institution monétaire internationale ne sont ni plus ni moins que de l'ingérence. “L'Algérie n'est plus dans les années quarante-vingt-dix sous le PAS (plan d'ajustement structurel)”, s'insurge notre source. à ses yeux, “la seule autorité habilitée à traiter de la question des salaires est le gouvernement car c'est une question de souveraineté nationale”. Accusé de s'immiscer dans les affaires internes du pays, le chef de mission du FMI a commis un autre impair, car d'après la Centrale syndicale, ses recommandations “sont de nature à perturber la paix et la stabilité dans notre pays”. Pour ces deux raisons, l'UGTA compte saisir les hautes instances du fonds et “envisage de déposer plainte auprès de la direction générale”. En jouant les trouble-fêtes, Erik Vrijer devait s'attendre à une sortie aussi virulente du syndicat algérien. Ses réserves sur l'augmentation des salaires coïncident avec des informations persistantes sur l'accord du gouvernement à rouvrir le dossier, dans la fonction publique et le secteur économique. “L'UGTA considère que la paix sociale est un élément important dans notre avancée particulièrement après que le peuple eut voté la charte pour la paix et la réconciliation nationale”, observe le responsable de la centrale. Il est à noter que la dernière revalorisation salariale a eu lieu à l'issue de la tripartite de 2003. Le gouvernement avait consenti une hausse du salaire national minimal général (SNMG) à hauteur de 2 000 dinars. Depuis, la Centrale syndicale milite pour l'amendement de l'article 47 bis qui limite le relèvement au salaire de base. S. LOKMANE