Norredine manqua de tomber de sa chaise. -Mon frère ? Dites-moi plus, la pria-t-il. Pourquoi ne nous rappelle-t-il pas pour nous parler ? Nous ne vivons plus. Nous espèrons, mais nous avons peur. -C'est compréhensible, dit-elle. Ecoutez, Si j'étais sûre qu'il passerait par le cabinet, je vous aurais proposé de venir l'attendre ici, mais ce serait mettre votre patience à l'épreuve. Ce que je peux vous promettre, c'est que dès que j'en saurais plus, je vous appellerais. -Mais je voudrais parler à notre avocat... -Allah ghaleb ! Je ne peux rien faire de plus. Norredine raccrocha. Il n'osa pas regarder vers sa mère, il préférait l'éviter et rester dehors, repoussant l'instant où il aurait à lui dire qu'il n'était pas plus avancé que la veille. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas une voiture se garer à quelques mètres de lui et l'avocat en descendre et se diriger vers lui. -Salam aâlikoum. Norredine sursauta. -Pour une surprise ! s'écria-t-il. Je viens de raccrocher avec votre secrétaire. Je m'inquiétais...Comment savez-vous que nous habitons ici ? -J'ai appelé Mounir et il m'a donné l'adresse, répondit l'avocat. Je voulais voir mon ami et parler de ton frère. Il y a eu beaucoup de nouveaux éléments, tu sais... Il a de la chance. Je t'en parlerais en présence de tes parents et autour d'un bon café. -Avec plaisir. -Rassurez-moi, dites-moi ! Maître B. refusa. -Une fois à l'intérieur, insista-t-il alors que Norredine finit par le précéder, lui montrant le chemin menant à l'appartement. Tu sauras tout. J'espère que ma visite leur fera plaisir. -Inchallah, mais ne vous attendez pas à une réaction de mon père, lui dit-il. Il n'est plus comme avant... Norredine sonna à la porte. Sa mère ne tarda pas à leur ouvrir. -Ah mais c'est vous !, s'écria-t-elle, surprise avant de se ressaisir, mais entrez, soyez le bienvenu. -Comment allez-vous ? Vous tenez le coup ? -Heureusement que les enfants sont là, répondit-elle. Je puise la patience et la force auprès d'eux. Norredine est revenu au moment où je désespérais. Louanges à Allah. -Oui, il a bien fait de rentrer. Dans les moments durs, nous avons besoin de la famille et des amis. -Oui... Ils se rendirent au salon où Fayçal regardait par la porte-fenêtre. -Bonjour mon ami, dit l'avocat, en se baissant pour l'embrasser sur le front. Comment vas-tu ? lui demanda-t-il alors que Norredine rapprochait un fauteuil pour qu'il s'assoie en face de lui. Tu as bonne mine, poursuit-il en prenant sa main dans la sienne. Je suis heureux de te voir après tout ce temps. Pardonne-moi si je ne suis pas venu avant. Fayçal n'eut aucune réaction. Son regard vide s'accrochait à l'horizon. Meriem eut envie de pleurer en se rappelant combien sa maison était vivante avant qu'ils ne perdent tout. -Les visiteurs se font rares, mais avoir Allah à nos côtés nous suffit. Nous ne vous attendions pas aujourd'hui. Y a-t-il du nouveau ? -En effet, dit l'avocat en tapotant la main de son ami. J'ai de bonnes nouvelles. Sachez qu'ils ont retrouvé l'homme que Djamel a sauvé. La sécurité militaire a pu remonter jusqu'à lui. Il a reconnu Djamel, et leur a raconté comment il avait risqué sa vie pour le sauver. Il l'a tout de suite reconnu sur les photos. Je n'ai jamais été aussi heureux et soulagé qu'aujourd'hui. Je voulais vous apprendre la nouvelle aujourd'hui même. Je ne voulais pas vous appeler ou bien attendre demain. Je voulais partager ma joie, vous rassurer et vous voir sourire.
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