Cette situation pénalise les usagers et accrédite l'opinion, selon laquelle la qualité de service en téléphonie mobile demeure médiocre. Les abonnés du deuxième opérateur Orascom Télécom Algérie ont été injoignable durant ces deux derniers jours à partir d'un téléphone fixe. En effet, les usagers du téléphone fixe ont eu des difficultés à joindre leurs correspondants titulaires d'une ligne téléphonique Djezzy, notamment durant la journée de dimanche. D'ailleurs, plusieurs citoyens ont appelé au journal pour signaler ces difficultés de communications entre le réseau fixe d'Algérie Télécom et celui de Djezzy. Cette congestion a été signalée, selon des sources concordantes, au niveau de plusieurs villes du pays dont Alger, Bouira, Béjaïa, Relizane, Tissemsilt, Oran et Boumerdès. Elle pénalise de plus en plus les abonnés de Djezzy et les usagers du téléphone fixe. La congestion enregistrée ces derniers jours est liée, selon nos sources, à un problème au niveau du “réseau d'origine PTT”, c'est-à-dire le réseau fixe d'Algérie Télécom. Autrement dit, il est vraiment très difficile de joindre un abonné Djezzy à partir d'un téléphone fixe. Ces difficultés interviennent, selon les mêmes sources, quelques jours seulement après la polémique entre Algérie Télécom et Djezzy sur l'interconnexion. Lors de sa dernière conférence de presse, M. Hassan Kabbani, directeur général d'Orascom Télécom Algérie, a déclaré que “le réseau de Djezzy s'est développé davantage pour atteindre 6 millions d'abonnés, alors que celui d'Algérie Télécom ne dépasse pas 3 millions d'abonnés”. Donc, il y a un problème de disponibilité de lignes téléphoniques fixes puisque Algérie Télécom ne peut pas augmenter ses capacités, expliquera-t-il. Cette situation a créé un déséquilibre du trafic des appels entrants et sortants entre Djezzy et Algérie Télécom, indiquera-t-il. Il a estimé que “les liens qu'Algérie Télécom fournit entre les réseaux ne sont pas assez larges, et nos commandes en termes de liens ne sont pas toujours honorées dans les délais”. Plus explicite, il a souligné que “ces liens sont fréquemment coupés, provoquant des isolements de régions entières car ils sont utilisés aussi dans notre propre réseau”. Contacté par Liberté, un responsable d'Algérie Télécom a affirmé que “le problème ne se pose pas à notre niveau puisqu'il n' y a pas eu de coupures ou d'incidents techniques signalés sur notre réseau”. Et d'ajouter : “Le problème est au niveau de Djezzy parce que si vous appelez d'un fixe ou de Mobilis vers n'importe quel numéro d'Algérie Télécom, vous aurez votre correspondant sans aucune difficulté.” Le premier responsable d'Algérie Télécom, M. Brahim Ouarets, a précisé lors d'une conférence de presse animée la semaine dernière que “toutes les demandes formulées par Orascom Télécom Algérie, notamment en termes de co-localisation et de liens d'interconnexion, ont été acceptées malgré le litige qui oppose les deux opérateurs”. Le consommateur reste pénalisé par ces perturbations qui influent sur la qualité des communications. Là encore, une question coule de source : est-ce que l'arrivée du deuxième opérateur de téléphonie fixe, en l'occurrence la Compagnie algérienne de télécommunications (CAT), dont Orascom Télécom Holding est actionnaire, sur le marché en novembre prochain pourra atténuer un tant soit peu l'ampleur de l'interconnexion entre le mobile et le fixe ? Aujourd'hui, la création d'une association de protection des usagers du téléphone portable s'impose pour prendre en charge les doléances des 11 millions d'abonnés. Et pour cause, il n'y a jamais eu de saisine ou de requête déposée auprès de l'ARPT par les abonnés, bien que la loi offre ce droit citoyen algérien ayant relevé une quelconque défaillance sur le marché. Pis, les opérateurs ne communiquent pas souvent lorsqu'il y a une congestion sur leur réseau, laissant l'abonné perdu sans aucune explication. Faïçal Medjahed