Le P-DG de Sonelgaz affirme que son groupe compte contribuer à hauteur de 30% dans la réalisation du programme national d'énergies renouvelables, fixé à 15 000 mégawatts. Un projet d'interconnexion entre le réseau électrique algérien de Hassi Messaoud avec celui de la Libye via Ghadamès sera réalisé prochainement, a annoncé hier le président-directeur général (P-DG) de Sonelgaz, Chaher Boulakhras, sur les ondes de la radio Chaîne 3. "Nous sommes en train de mettre en place ce projet graduellement. Il s'agit d'un projet qui s'étalera sur 3 ans selon le mode opératoire que nous avons adopté", a expliqué M. Boulakhras qui a indiqué que les études de faisabilité sont en cours et suivent une bonne cadence. Car, a-t-il précisé, ce projet est à la fois "complexe" en raison de son étendue sur 520 kilomètres et "capitaliste" nécessitant des mécanismes de financement et une ingénierie financière en vue de le réaliser. À travers ce projet, Sonelgaz, vise l'interconnexion du réseau du Maghreb, de l'Afrique du Nord et de la région subsaharienne et de la Méditerranée. Le projet s'inscrit dans le cadre de l'accord de partenariat et du mémorandum d'entente entre Sonelgaz et la Compagnie générale de l'électricité de Libye (Gecol) signés en décembre 2020 et visant à mettre en place "les véritables jalons de coopération entre les deux pays et entre les deux entreprises du secteur", affirme l'invité de la radio. Sonelgaz est certes une entreprise économique qui, par voie de conséquence, doit bénéficier d'un retour sur investissement dans tous ses projets mais, son P-DG a tenu à rappeler "l'engagement de l'Algérie, via notre entreprise, à soutenir la République libyenne dans son nouveau décollage économique". Cela dit, les équipes de Sonelgaz sont présentes en Libye et y travaillent depuis 6 mois, a-t-il ajouté. Pour Chahar Boulakhras, "Sonelgaz est prête à mettre à profit toute son expérience énergétique et ses ressources matérielles et humaines dans le cadre du principe gagnant-gagnant". D'où la décision de renforcer sur le court terme la flotte de l'entreprise libyenne Gecol par des turbines mobiles d'une capacité de 265 mégawatts (MW) à partir du mois de juillet prochain. Il a également rappelé l'intervention réussie des équipes de Sonelgaz (30 techniciens et ingénieurs algériens) dépêchées à la centrale Khoms (Tripoli), qui a permis de récupérer une "grande puissance et de soulager le réseau libyen". Leur intervention a concerné la partie haute tension, la formation, la numérisation et aussi l'activité de maintenance des équipements, des réseaux et des centrales de production avec des pièces de rechange fabriquées en Algérie. Cette activité s'inscrit dans le cadre de l'internationalisation de Sonelgaz, prévue dans le plan stratégique tracé à l'horizon 2035. Sonelgaz envisage de conquérir le potentiel du marché africain d'autant plus qu'elle est déjà présente dans 9 pays africains via des actions de formation assurées par la filiale Ifeg. L'intérêt pour le continent africain est important parce qu'il "dispose d'un énorme potentiel avec plus de 640 millions d'Africains qui n'ont pas aujourd'hui accès à l'énergie", remarque M. Boulakhras. Ingénierie financière Une chose est certaine, l'entreprise prépare sa feuille de route sur l'international pour saisir toutes les opportunités qui peuvent s'offrir à l'entreprise, a-t-il précisé. C'est le travail qu'accomplit actuellement la nouvelle direction dédiée au développement à l'international. Abordant le volet énergies renouvelables, le P-DG de Sonelgaz a souligné que son entreprise compte contribuer à hauteur de 30% dans la réalisation du programme national fixé à 15 000 mégawatts. Quant à la situation financière du groupe, il l'a qualifiée de "contraignante" pour plusieurs raisons dont le gel de la tarification depuis une quinzaine d'années puisque l'Etat continue à subventionner l'énergie au profit des citoyens. L'Algérie pratique l'un des prix du kilowattheure les moins chers dans le monde, le quart de la moyenne européenne et trois fois moins celui des pays voisins, a-t-il relevé. L'autre raison a trait aux créances qui ont toutefois baissé de 178 milliards de dinars à 149 milliards de dinars. Plus de 70% de ces créances sont détenues auprès du privé (domestique et industriel) et 30% du secteur public. Sonelgaz va-t-elle recourir à l'endettement extérieur pour réaliser ces programmes d'investissement ? À cette question, le P-DG répond : "Une telle décision revient au propriétaire de Sonelgaz qui est l'Etat. Mais nous sommes sur des alternatives de partenariats avec nos fournisseurs, les joint-ventures pour changer l'accompagnement et de ne pas se contenter seulement de réaliser ces partenariats gagnant-gagnant. En un mot, c'est d'ajouter à l'ingénierie technique, l'ingénierie financière. Il existe de nombreuses possibilités dans cette perspective." Mieux, le groupe poursuit sa politique de réduction de la facture d'importations qui, selon Chahar Boulakhras, a enregistré un net recul de 300 milliards de dinars en 2014 à 82 milliards de dinars actuellement.