Le chef de l'Etat a entamé hier les consultations avec les partis politiques dans la perspective de la formation de la nouvelle équipe gouvernementale, alors que les spéculations vont bon train quant à celui qui succédera à Djerrad. En perspective de la formation du nouveau gouvernement, le chef de l'Etat a entamé, hier, des consultations avec des représentants des listes "gagnantes" des élections législatives anticipées, dont le FLN, grand vainqueur du scrutin et qui ne cache pas ses ambitions de se tailler la part du lion dans le futur Exécutif. Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l'Etat s'est entretenu avec Abou El-Fadhl Baâdji, secrétaire général du FLN, avant de recevoir Ouahab Aït Menguellet, l'actuel président de l'Assemblée populaire communale de Tizi Ouzou, comme représentant des élus indépendants. Selon le chef du FLN, les débats entre lui et Abdelmadjid Tebboune ont porté sur "les conditions de déroulement des élections législatives, avec une analyse de leurs résultats sous tous leurs aspects", ainsi que sur "la situation politique et socioéconomique du pays et les voies de relance du développement en général". Abou El-Fadhl Baâdji a indiqué avoir présenté, lors de l'audience, la vision du parti concernant le prochain gouvernement et l'Assemblée populaire nationale à la lumière des résultats des élections législatives du 12 juin, précisant que le dialogue entre les deux parties était "franc et transparent". "Nous avons écouté les orientations du Président sur la situation générale dans le pays et les moyens de l'améliorer avec la participation de tous", a-t-il déclaré, soulignant l'importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour "l'avenir du pays sur tous les plans". Sans se référer au chef de l'Etat, le patron du FLN a assuré que si "le choix du Premier ministre faisait partie des prérogatives" du président de la République, le prochain gouvernement "serait politique" contrairement à l'équipe sortante. Pour lui, rien n'indique donc que le parti présidera le gouvernement, mais il s'attend à ce qu'il soit "fortement représenté" par un nombre important de ministres, proportionnellement au nombre de députés obtenus. Du côté des indépendants, c'est Abdelhamid Benlakhal, cité par l'APS, qui a pris la parole. Il a indiqué que le président de la République était "au fait de tout ce qui se passe dans notre cher pays", précisant avoir perçu chez lui une volonté de "cristalliser toutes les réformes qu'il avait promis d'engager, à commencer par les dernières législatives jusqu'aux points inscrits à l'ordre du jour de son programme présidentiel". Après avoir affirmé que le dialogue avec le président de la République avait porté sur "les aspirations de la société algérienne qu'elle désire atteindre via les assemblées élues", le représentant des indépendants a fait savoir que M. Tebboune avait promis "la mise en œuvre de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle". La présidence de la République ne donne pas de calendrier précis. Mais des sources médiatiques indiquent que les consultations se poursuivront jusqu'à mercredi prochain. En plus du FLN et des indépendants, le chef de l'Etat recevra respectivement Abderrezak Makri, président du mouvement de la société pour la paix (MSP), Tayeb Zitouni, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelaziz Belaïd, président du parti El-Moustakbal et, enfin, Abdelkader Bengrina, président du mouvement El-Bina. Il n'est également pas exclu qu'il reçoive les chefs des partis qui ont obtenu entre 1 et 3 sièges. Mais leur poids dans la future Assemblée paraît dérisoire. À l'issue des consultations, le chef de l'Etat annoncera le nom du futur Premier ministre probablement vers la fin de la semaine. Ce dernier aura théoriquement un mois pour composer son équipe gouvernementale. Ali Boukhlef