RESUME : Mouna souhaite le départ de ses beaux-parents mais ces derniers restent dîner et même passer la nuit. Elle évite sa belle-mère. Samir discute avec elle. Elle lui tient des propos qui le mettent hors de lui. Malgré tout, il s'efforce de garder son calme… Fathma voit bien qu'elle est allée un peu trop loin. Samir a pâli puis rougi. Le poing fermé, il se détourne d'elle. La voix pleine de colère et d'amertume, il lui dit : - Tu as de la chance d'être ma mère. Un autre aurait déjà reçu mon poing sur la figure. Qu'est- ce qui te prend ? Pourquoi tu prends du plaisir à nous torturer ? Tu crois que je n'ai pas vu ton manège ? Tu adores mettre la pression sur ma femme. Dans un moment pareil, on a besoin de soutien. - Mais je suis là… - Je ne le sais que trop. La chambre d'amis est prête, lui dit-il. Demain, inutile de traîne. Je ne te laisserai pas derrière moi. Vous partirez avant. Il ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. Il va à sa chambre. Mouna feint de dormir. Le temps qu'il se mette au lit, elle peut l'entendre marmonner entre ses dents. Il est en colère. - Mais qu'est-ce qui se passe ? Tu pourrais faire moins de bruits. - Je suis désolé. Je ne t'ai pas réveillée, j'espère, dit Samir. - Si… non, le rassure-t-elle. Après cette soirée, j'avais besoin de me retrouver seule. J'avais peur de me quereller avec ta mère. - Je l'ai remise à sa place, lui confie-t-il. Elle voit le mal partout. Comme si les autres peuvent être aveugles. Dors tranquille, elle ne t'embêtera plus. Mouna voudrait bien le croire mais elle connaît sa belle-mère. Elle n'allait pas abandonner ses idées. - Elle a dû se renseigner durant leurs absences sur les soins donnés dans cette clinique, lui dit-elle. Elle doit croire qu'ils font comme dans les pays européens. Elle doit penser qu'ils vont faire appel à des donneurs de sperme. D'un côté, je la comprends, elle veut un petit-fils bien de votre sang, bien de toi. - Oui, mais elle exagère. Mouna est soulagée que sa belle-mère n'ait pas réussi à dissuader son mari. S'il l'avait approuvée, elle lui aurait donné la solution, toujours la même, de prendre une nouvelle épouse. Parce qu'à ses yeux, Mouna est stérile et aucun traitement ou opération ne pourra y remédier. Pour assouvir son désir d'assurer la descendance de son fils, elle n'hésiterait pas à briser leur foyer. Tant pis si sa nouvelle belle- fille n'a pas les qualités humaines de Mouna. Ce qui lui importe est d'avoir un petit-fils. - Elle va changer avec le temps. - Elle est comme elle est, dit Mouna. Rien ne peut la changer, même la crainte d'être en froid avec toi. Samir espère qu'au matin, sa mère sera revenue à de meilleurs sentiments. Même s'il sait que sa mère est à l'origine de toute querelle entre lui ou entre elle et sa femme ; il n'a pas le cœur à les mettre dehors de si bon matin. Aussitôt le café avalé, il part à son travail. Mouna sort en même temps, pour acheter des croissants pour le petit déjeuner. Elle avait laissé ses beaux-parents encore endormis mais entre-temps, avant son retour, ils se sont levés. Ils ont déjà fait leur toilette et sont habillés. - Bonjour, leur dit-elle. Son beau-père lui répond mais sa belle-mère tourne la tête. Mouna feint de n'avoir rien remarqué. - Le café est prêt, si vous voulez, on le prend ici, propose-t-elle. Seul son beau-père prend place à la table de la cuisine. Fathma va au salon. Mouna n'insiste pas. D'ailleurs, le contraire l'aurait surprise. (À suivre) A. K.