L'Algérie campe à sa place parmi les pays les plus corrompus au monde. Depuis qu'elle a fait son entrée dans le “palmarès” de Transparency international, il y a trois ans, elle collectionne les mauvais points. Classée à la 97e place dans une liste de 158 pays, l'Algérie s'est vu attribuer la note de 2,8/10 pour les efforts dérisoires accomplis en matière de lutte contre la corruption. Notre pays partage cette position très peu honorable avec des voisins continentaux comme le Malawi, le Mozambique et Madagascar. 70 états dont le nôtre sont qualifiés par l'ONG internationale comme les plus corrompus de la planète. Son constat figure en qualité d'indice de perception pour l'année 2005 rendu public, hier, à Berlin. Selon Peter Eigen, président de Transparency International, la pauvreté et la corruption “s'alimentent réciproquement, enfermant les populations dans le cycle de la misère”. En dépit de l'existence de mécanismes internationaux, dont la convention internationale de lutte contre la corruption et des accords de même type au sein de l'OCDE, de l'Union africaine et de l'Organisation des états américains, de nombreux pays sont rongés par ce fléau qu'ils ont du mal à endiguer. Chez nous, la pratique de la corruption a connu son essor durant les années du terrorisme. Le recours aux pots-de-vin et au bakchich gangrène les appareils de l'état, l'administration et le secteur économique. Pour y remédier, la réforme de l'arsenal législatif prévoit le durcissement des lois anti-corruption. De même, des organismes ont vu le jour, comme l'Observatoire de lutte contre la corruption. Cependant, force est de constater qu'en dépit de l'engagement pris pour assainir la vie économique et sociale, les choses peinent à s'améliorer. Transparency International a joint à son rapport une série de recommandations pour aider les états à venir à bout de la corruption. Elle les exhorte, notamment, à “promouvoir une solide coordination entre les autorités publiques, le secteur privé et la société civile pour augmenter l'efficacité d'une lutte soutenue contre la corruption et des efforts en matière de bonne gouvernance”. S. L.