Un colloque régional se tiendra, aujourd'hui et demain, à l'initiative de la fondation Friedrich-Naumann-Stiftung en collaboration avec Transparency International. “Transparence dans les affaires-Condition pour le développement de l'économie et de la société civile” est l'intitulé d'un colloque régional, consacré aux trois pays du Maghreb, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc et organisé à l'initiative de la fondation allemande Friedrich-Naumann-Stiftung. Les travaux de cette rencontre de deux jours débuteront ce matin à l'hôtel Le Moncada de Ben Aknoun. Les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la corruption dans les trois pays seront au centre des débats. Auparavant, un état des lieux sera présenté aux participants. Dans le cas de l'Algérie et du Maroc, le constat sera établi par les représentants de Transparency International, en l'occurrence M. Mostafa Zenaïdi pour le Maroc et Djilali Hadjaj pour l'Algérie. Ces deux voisins du Maghreb ont été sévèrement notés dans le dernier rapport de l'ONG internationale. L'indice de perception pour l'année 2005, rendu public le 18 octobre dernier, attribue à notre pays et à son voisin de l'Ouest respectivement la 97 et la 78e places dans un palmarès peu brillant qui compte 158 états. La Tunisie est un peu mieux lotie et occupe la 43e place. Aucun des trois pays n'a obtenu la moyenne dans une notation calculée sur 10. L'Algérie est cancre en la matière avec un 2,8/10. Depuis son entrée, il y a trois ans dans le classement de Transparency International, elle collectionne les mauvais points. Malversations bancaires, corruption des agents de l'état, usage du bakchich et de pots-de-vin à grande échelle… Tous les rouages de l'administration et de l'économie sont nécrosés. Si bien que le problème de la corruption est devenu une affaire d'état. Au cours de son dernier discours à l'ouverture de l'année judiciaire, le président Abdelaziz Bouteflika a instruit les magistrats sur l'urgence d'une guerre féroce contre la corruption. De son côté, la chancellerie s'est dotée d'un arsenal juridique apte à endiguer ce phénomène. Cependant, les choses peinent à s'améliorer. Lors de leur rencontre, aujourd'hui et demain, les spécialistes tenteront de cibler les obstacles à l'assainissement de l'administration et de l'économie. à cet effet, des groupes de travail seront constitués autour de trois thématiques. Le premier atelier abordera une partie de la stratégie mise en place par Transparency International à travers l'instauration de partenariats entre les entreprises “pour contrer les effets négatifs des pratiques déloyales”. La contribution des organes d'information et de la politique fera l'objet d'un traitement exclusif au sein du second et du troisième groupe de travail. En fin de journée, chacun des ateliers rendra compte de ses conclusions. Demain, une session plénière sera consacrée au nouveau livre de TI sur le monde arabe. Les résolutions du colloque serviront à élaborer un plan de travail pour 2006. Le débat sera rehaussé par la présence de Alessandro Butticé, représentant de l'Office (européen) de lutte antifraude (Olaf). Les modérateurs des travaux sont Dr Rolf Freier et Franz Thebaud, deux consultants allemands en coopération et en médias. Enfin, il est à noter que ce colloque coïncide avec la journée internationale de lutte contre la corruption qui sera célébrée vendredi. SAMIA LOKMANE