"L'eau c'est la vie", dit l'adage. Et quand cette ressource naturelle vitale vient à manquer, c'est toute la vie de l'être humain qui est perturbée. Le marasme s'intensifie encore plus lorsque le manque d'eau potable intervient durant la saison estivale, période des grandes chaleurs. C'est ce que vit exactement ces derniers jours le citoyen algérien dans les quatre régions du pays. Si les autorités font face à un réel "stress hydrique", le citoyen, lui, vit avec... l'angoisse permanente de ne pas trouver de l'eau à consommer. Face à l'incapacité des responsables concernés d'assurer une alimentation en eau portable (AEP) régulière ou à leur apathie, c'est selon, il n'a trouvé d'autre alternative que de sortir manifester son mécontentement dans la rue pour dénoncer la gestion inappropriée d'un élément aussi primordial que l'eau. Ces réactions en chaîne d'habitants à travers les diverses contrées du pays prouvent clairement que le nouveau programme de distribution tracé par les pouvoirs publics n'a pas été respecté. À l'instar de toutes les wilayas, Alger n'a pas échappé à cet état de fait. La Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) n'a, selon toute vraisemblance, pas tenu ses promesses. Les plages horaires d'alimentation n'ont, en effet, pas été exécutées conformément au planning rendu public, il y a près de deux semaines, par l'entreprise. À la cité AADL des Bananiers, dans la commune de Mohammadia, à l'est de la capitale, de nombreux locataires ont été privés d'eau pendant ces 5 derniers jours, notamment ceux habitant les étages supérieurs. Ils se débrouillent comme ils peuvent pour remplir dans les parages quelques jerricanes et bidons avec la crainte que l'ascenseur tombe en panne... "Ils ont respecté le programme d'AEP pendant la première semaine seulement. Depuis, nous n'avons eu aucune goutte d'eau dans les robinets durant trois jours", déplore un résidant de la cité Air-Algérie de Dar El-Beïda. À la cité des 416-Logement AADL de Kouba (Gué-de-Constantine), les locataires de l'immeuble "F" ont carrément fermé les bureaux du gérant du site en réaction au manque flagrant d'eau potable auquel ils sont confrontés pendant plusieurs jours. Leurs voisins du bâtiment "H" décident de leur emboîter le pas et menacent de suivre le même procédé pour qu'ils aient gain de cause, eux dont les robinets sont à sec depuis plus d'une semaine. Dans d'autres quartiers, si le plan d'un jour sur deux est appliqué, la pression de l'eau est, en revanche, très faible. "L'eau arrive, certes, à l'heure convenue, mais pour une très courte durée et avec un débit médiocre. On n'a même pas le temps de remplir nos jerricanes pour constituer une réserve", relève un des habitants de la cité des 1000-Logts Belle-Vue, à Aïn Benian. "Comment une mère de famille peut-elle accomplir ses tâches ménagères dans de pareilles conditions ?", s'interroge-t-il. Pourtant, le directeur du patrimoine technique à la Seaal, Amine Hamadène, a avancé que toutes les mesures ont été prises pour assurer la fiabilité du nouveau programme d'AEP dans la capitale mis en place depuis samedi dernier. "En coordination avec la Direction des ressources en eau (DRE) d'Alger, un plan d'actions et une feuille de route sont mis en place pour veiller à la fiabilité et au suivi du programme de distribution en premier lieu et trouver des solutions, dans les plus brefs délais, lorsqu'une perturbation est signalée", a affirmé ce responsable. Quant aux perturbations dans l'AEP enregistrées dans certains quartiers de la capitale, le nouveau programme n'a pu être appliqué selon la fréquence annoncée, M. Hamadène les renvoie aux "systèmes de bâches et surpresseurs qui n'ont pas été réalisés ou n'ont pas encore été mis en service par les services concernés (AADL, ENPI, OPGI,...)".