Cette structure va s'ajouter aux 224 lits de l'hôpital de Chtaïbo et aux quelques services de l'hôpital d'Aïn El-Turck et du Chuo à la Covid-19. Face à la propagation effarante des cas de contaminations depuis une semaine à Oran, une nouvelle structure hospitalière va ouvrir ses portes dès demain pour accueillir les nouveaux malades atteints de Covid. En effet, les autorités locales sont en passe de finaliser les derniers essais et vérifications des installations pour l'ouverture du nouvel hôpital d'El-Kerma, d'une capacité de 60 lits, où dès ce dimanche, les malades Covid pourront être hospitalisés et pris en charge, apprend-on de source locale. Cette structure va s'ajouter aux 224 lits de l'hôpital de Chtaïbo saturé, plus aucun lit n'étant disponible, et aux quelques services de l'hôpital d'Aïn El-Turck, du Chuo, qui sont à nouveau dédiés à la Covid-19. Une semaine après avoir alerté sur l'évolution alarmante de l'épidémie de Covid-19, à Oran, la DSP par la voix de son chargé de communication et de son directeur, assure que la situation épidémiologique s'est extrêmement dégradée dans la wilaya. "Nous avons franchi à l'heure actuelle plus de 100 cas/jour de Covid-19 positifs, et le nombre de décès malheureusement a augmenté aussi et nous dépassons les 600 tests PCR/jour", déplore le Dr Y. Boukhari du service de prévention. La situation est telle que le directeur de la DSP d'Oran, Bouda Abdel Nasser, n'a pas manqué de lancer un message à l'adresse de la population d'Oran dans ce qui s'apparente à une supplique. "Nous demandons aux gens de se faire vacciner, de venir dans les centres de vaccinations. Les vaccins sont sûrs et ils sont homologués par l'OMS. Se faire vacciner n'est pas seulement une protection individuelle, mais vous protégez vos proches et la collectivité", insiste Bouda Abdel Nasser, ajoutant sur un ton grave : "Ce que nous vivons en ce moment, cette troisième vague, nous ne l'avons jamais vu et vécu même lors de la deuxième vague. Les contaminations se font très rapidement, et très rapidement, les malades se retrouvent avec des complications respiratoires." Le DSP d'Oran explique que cette fois-ci le virus qui circule, probablement le variant Delta selon des médecins, touche des tranches d'âge allant de 20 ans à 60 ans et plus. "Vous avez des sujets de 35-40 ans qui meurent, c'est très difficile..." Pour endiguer la propagation du virus, les autorités ont décidé d'accélérer la campagne de vaccination qui se déroule à l'échelle de la wilaya au niveau de 50 polycliniques, 12 salles de soins, 8 centres de vaccination extramuros et dès hier dans 3 mosquées. Le chapiteau installé à Tahtaha M'dina J'dida va être retiré et sera installé à l'école primaire Fellah située juste à proximité. "Il est vrai que les conditions étaient difficile pour l'équipe médicale et les citoyens notamment les personnes âgées attendant ainsi en plein air en plein soleil. Dans l'école, ça sera beaucoup mieux maintenant", précise-t-on à la DSP. Une campagne de vaccination qui devait être entamée plus tôt, selon le professeur A. Tadjeddine, épidémiologiste. "Je ne comprends pas pourquoi depuis février 2021, il n'y a pas eu une promotion plus grande et une continuité dans la stratégie vaccinale ?... C'est comme s'il y avait eu de la rigidité dans la politique vaccinale. Nous allons avoir dans les deux semaines à venir, malheureusement, une situation très difficile en malades, en décès." "Il faut que la campagne de vaccination soit plus intense et aller vers les personnes elles mêmes en utilisant les clino-mobiles", préconise-t-il. Une mission qui nécessite la possibilité de mobiliser un plus grand nombre de personnels et d'équipes de vaccination, chose qui n'est pas aisée. Assurément, les semaines à venir s'annoncent cruciales, comme le relèvent les intervenants de la DSP, notamment avec les risques accrus liés à la saison estivale, les déplacements, les fêtes familiales, l'Aïd, circonstances favorables à l'augmentation de clusters si les mesures barrières ne sont toujours pas respectées. À ce titre, les images de citoyens se rendant à l'hôpital de Chtaïbo sans masque ont choqué plus d'un, notamment le personnel médical déjà au bord du burn-out.