L'épidémie de Covid-19 n'a pas cessé de progresser en ce mois de novembre à Oran avec l'arrivée quotidienne de plus de 100 nouveaux cas positifs dans les établissements hospitaliers. Ce qui n'a pas manqué de placer les hôpitaux et le personnel soignant sous une pression permanente. Ainsi, Oran enregistrait 108 nouveaux cas le mardi 24 novembre, 133 le mercredi 25 et 166 cas le lendemain jeudi 26 novembre. Une situation épidémiologique qui va probablement déclencher "le plan B" de la Direction de la santé et de la population (DSP) qui avait prévu de mobiliser tous les services de santé à l'exception des maternités et des urgences lorsque les contaminations quotidiennes dépasseraient les 114 cas. Il n'est donc pas étonnant que les services dédiés à la Covid-19 soient saturés comme à l'EHU ou encore au CHUO qui a dû ouvrir de nouveaux services pour l'hospitalisation des malades. À l'hôpital Chtaïbo, réservé aux cas les plus graves de la Covid-19, ce sont 120 malades qui sont pris en charge, dont 90 ont dû être placés sous oxygène, comme l'a expliqué la professeure en charge de l'unité Covid-19 de cet établissement lors de son intervention à la radio locale. Elle a souligné que de plus en plus de malades arrivant dans cet hôpital (soit au minimum 5 par jour) sont souvent très sérieusement atteints et que 32 patients se trouvaient en soins intensifs. L'hôpital de Chtaïbo a, par ailleurs, réservé une unité mère-enfant pour les femmes enceintes atteintes par le virus, qui doivent y demeurer après l'accouchement pour des soins. Une autre unité est également dédiée aux malades mentaux positifs au Covid-19 dans la même structure de Chtaïbo où une psychiatre de l'établissement psychiatrique de Sidi Chami s'est mobilisée pour la prise en charge de cette catégorie de patients très peu évoquée jusqu'ici. Selon le personnel soignant, épuisé et souvent contaminé jusqu'à 20%, comme au CHUO par exemple, le virus n'a rien à voir avec la grippe. "Nous constatons encore de nombreuses séquelles telles que neurologiques ou l'apparition de diabète chez des sujets jeunes atteints par le Covid-19. La plupart arrivent avec des poumons atteints à 75%", apprend-on d'une source hospitalière, qui appelle la population à plus de vigilance.