Au moment où la pénurie d'eau potable s'accentue de jour en jour à travers la commune d'Aït Yahia Moussa, un projet de forages est désormais abandonné au village Tafoughalt. Lancé en 2010, pour un montant de 10 milliards de centimes, il était destiné à renforcer l'alimentation de ce gros village fort de ses 5000 habitants éparpillés sur plusieurs quartiers et hameaux. "Nous vivions un grand problème de manque d'eau dans le passé. Les services de l'hydraulique ont alors raccordé des forages à Chakour qui regorge d'eau, une station de reprise et un réservoir au lieudit Lamsala", explique Hamid, un habitant et ex-membre du comité de village. "Finalement, les forages ont été réalisés ainsi que les autre ouvrages hydrauliques nécessaires. Mais depuis des années, ce projet est abandonné", a-t-il ajouté, soulignant que"ces forages peuvent être exploités si seulement ils étaient dotés de motopompes et de l'énergie électrique". S'il est vrai qu'en 2017, ce village ainsi que trois villages de la commune ont été alimentés à partir de Draâ El-Mizan avec l'eau du barrage Koudiat Acerdoune (Bouira), il n'en demeure pas moins que de nombreux quartiers de Tafoughalt ne sont desservis qu'une fois par 10 jours, voire plus, à cause notamment du relief accidenté du village. Pour le moment, depuis l'exécution du nouveau plan de distribution établi par les services concernés, le nombre de jours d'alimentation de ce village a été réduit davantage, a-t-on appris auprès des habitants. Ces derniers interpellent les responsables concernés à reprendre les travaux au niveau des forages en question. "Si ces forages étaient exploités, une grande partie en bénéficierait de l'eau au moins un jour sur deux d'autant plus qu'au niveau de leur implantation, il y a une nappe d'eau intarissable", estime un membre du comité d'Idemichène. Le manque d'eau se fait de plus en plus sentir dans ce village où les tracteurs tractés de citernes ont repris leurs incessants va-et-vient. Mais reste qu'il n'est pas donné à n'importe quel ménage d'avoir de l'eau à 1500 DA la citerne de 1000 litres en ces moments de crise et de disette. "Comment tant d'argent a-t-il été dépensé pour ensuite abandonner un tel projet qui réduira de moitié la souffrance du village en matière de consommation d'eau ?", se demande un habitant du village. Actuellement, c'est le rush sur les fontaines du village pour au moins puiser quelques jerricans et éviter l'achat de l'eau minérale. C'est le même constat dans tous les villages de la commune quand on sait que certains d'entre eux ne reçoivent de l'eau qu'une fois tous les 20 jours voire plus. À noter que le versant Est au chef-lieu communal est alimenté à partir de Kantidja et le versant ouest est desservi à partir des forages d'Oued Bougdoura (Draâ Ben Khedda) avec bien sûr de nombreux aléas dont les chutes de tension électriques et les grosses fuites relevées sur la conduite principale au moment du remplissage des stations de refoulement. La population estime que le problème d'eau sera réglé dans cette commune exclue du transfert d'eau du barrage Koudiat Acerdoune une fois que le barrage de Souk N'tletta sera livré. Seulement, ce n'est visiblement pas pour demain, car ce projet est différé d'année en année à cause du retard accusé dans sa réalisation.