Le personnel médical appelle les citoyens à se faire vacciner et à respecter les mesures barrières. Le coronavirus revient et frappe fort aux quatre coins de la wilaya de Biskra. Il s'agit du variant Delta qui fait que cette troisième vague est plus virulente que les deux précédentes, s'accordent à dire les praticiens de santé que nous avons invités à s'exprimer sur le sujet. "L'on est face à une vague plus grave que la deuxième. Et l'on ne sait pas encore si elle a atteint son pic", nous déclare le Dr Nedjma Reddas, infectiologue exerçant à l'hôpital central Hakim-Saâdane de Biskra, où de nombreux patients atteints de coronavirus sont hospitalisés. Notre interlocutrice souligne que "cet établissement de santé dédié spécialement à la prise en charge des cas de Covid est pour le moment saturé. Il nous arrive parfois de réorienter les malades que nous recevons vers d'autres unités Covid, faute de places..., les places libres (décès ou malades sortants) sont très rapidement occupées par de nouveaux patients". L'infectiologue de l'hôpital Hakim-Saâdane ajoute que les décès sont quotidiens. "Notre hôpital enregistre au moins un décès par jour à la suite de la pandémie. Parfois trois, et ce, depuis le début du mois de juin, date du rebond inquiétant de la pandémie." Détaillant les circonstances contraignantes dans lesquelles les soignants exercent leur travail, le Dr Reddas appelle les responsables locaux, notamment ceux de la santé, à s'occuper davantage de leurs doléances. "Le personnel médical et paramédical est vraiment exténué, abattu. Il exerce son devoir dans des circonstances difficiles, aussi, nous appelons les responsables à nous prêter plus d'attention. Faut-il dire que nous avons de nombreux confrères et consœurs atteints par la Covid-19. Certains sont même hospitalisés. Nous ne sommes pas épargnés par la pandémie qui frappe notre région, en raison de l'irresponsabilité d'une partie importante de la population biskrie qui continue toujours à faire fi des mesures de protection contre la contamination", peste le Dr Reddas. Rappelons, dans ce contexte, que la pénurie d'oxygène a été derrière de nombreux décès enregistrés l'été dernier dans cet hôpital. Contacté par Liberté, Nabil Cheriet, illustre pneumo-allergologue de Biskra, indique : "Nous avons reçu plus de 60 malades, nouveaux cas déclarés positifs par PCR, avec une moyenne de 8 cas par jour. Ce sont des malades venus des quatre coins de la wilaya. L'on a enregistré un pic de 14 cas en une seule journée, la semaine dernière. Nous avons affaire à une recrudescence inquiétante des cas de contamination, avec des formes d'atteinte diverses, allant de la plus bénigne jusqu'à la plus sévère nécessitant l'hospitalisation." Quant au taux de mortalité, le Dr Nabil estime qu'il est relativement faible par rapport à celui enregistré durant les deux précédentes vagues. Notre interlocuteur incrimine le non-respect des gestes barrières et la non-utilisation du masque de protection. "Ces nombreux citoyens irresponsables qui se rassemblent — toujours en grand nombre — sans respecter la distanciation sociale lors de la célébration des mariages, des funérailles... et le manque d'engouement des citoyens vers les centres de vaccination mis en place par les autorités dans des espaces publics pour briser la chaîne de transmission du virus sont les principales raisons qui ont contribué à l'explosion de la pandémie", explique le pneumologue, tout en faisant remarquer que les symptômes enregistrés sont totalement différents de ceux déjà connus.