Dans cette partie nord de la wilaya de Biskra, la population parle de nombreux cas déclarés positifs à la Covid, qui se trouvent en confinement sanitaire strict à domicile, alors que pour les services de santé de cette localité, l'on avance 14 cas confirmés positifs au coronavirus, suivis par deux soignants bénévoles. L'augmentation importante du nombre de cas de contamination enregistrés ces dernières semaines commence sérieusement à susciter l'inquiétude de la population et des autorités locales. En effet, le wali a pris, à l'issue de la réunion de la commission sécuritaire élargie, une panoplie de décisions s'inscrivant dans le cadre de la prévention et de lutte contre la pandémie de coronavirus. Comme mesures urgentes, il a été décidé la réactivation des cellules de suivi de l'évolution de la situation pandémique et la réinstauration et le renforcement des mesures de prévention levées graduellement lors du déconfinement. À cet effet, les lieux de rencontres, comme les cafés et les restaurants, considérés comme foyers de propagation rapide du coronavirus, ont fermés depuis mardi 10 novembre. Invités à s'exprimer au sujet de ces mesures restrictives ainsi que sur le rebond inquiétant des contaminations, Nedjma Reddès, infectiologue à l'unité Covid de l'hôpital Hakim-Saâdane de Biskra, Sami Laouar, soignant qui exerce dans la même structure hospitalière, Adel Bouchareb, médecin à l'EPSP de Sidi Okba (une ville durement touchée par la pandémie) et Dr Nabil Cheriet, pneumologue très connu à Biskra, affirment à l'unanimité que la wilaya de Biskra connaît une deuxième vague qui pourrait être plus virulente que la précédente. La pandémie frappe notamment la région nord de la wilaya, à Djemorah par exemple où le P/APC et d'autres élus locaux sont atteints, indiquent nos sources. Dans cette partie de Biskra nord, la population locale parle de nombreux cas déclarés positifs à la Covid, qui se trouvent en confinement sanitaire strict à domicile, alors que pour les services de santé de cette localité, l'on avance 14 cas confirmés positifs au coronavirus, suivis par deux soignants bénévoles, Sami Laouar et Meriem Douffi. Cette dernière étant sérieusement malade depuis quelques jours, son collègue Sami se déplace seul et par ses propres moyens, en parcourant une distance de 80 km quotidiennement pour dispenser les soins adéquats aux cas mentionnés. "Je me suis consacré à cette mission, à titre bénévole, pour ces malades dont le nombre est pour le moment de 14. Je suis très épuisé, mais je dois tout de même continuer. Ces malades ont vraiment besoin de moi", confie-t-il, en saluant les décisions prises par les autorités locales. L'hôpital Hakim-Saâdane (il a fait couler beaucoup d'encre pour les conditions de prise en charge des patients atteints de Covid lors de la première vague), qui était dans un passé récent quasiment vide, "accueille ces jours-ci de nombreux malades dont l'état de santé est jugé précaire", affirme Mme Reddès. "Nous enregistrons une hausse sensible des nouveaux cas qui se présentent pour auscultation dans notre service. Environ 45 patients atteints de Covid sont maintenant hospitalisés dans cet établissement. Il sont tous de Biskra, et des cas compliqués dans leur majorité", ajoute-t-elle. Pour Dr Bouchareb, les malades ne sont pas nombreux comparativement à ce que cette ville a connu il y a deux ou trois mois. "L'on n'a pas beaucoup de malades hospitalisés, espérons que cela va durer... Depuis le début novembre, on ressent une légère augmentation du nombre de consultations, et c'est à cause des fêtes (mariage et réussite aux examens officiels) et de funérailles que l'on assiste à cette deuxième vague", explique-t-il. Pour Dr Cheriet, cette recrudescence des contaminations est "liée principalement au non-respect des mesures barrières". "L'incivisme, l'inconscience et l'irresponsabilité d'une partie importante de citoyens y sont pour beaucoup. Les gens continuent toujours de faire fi des mesures de prévention. Les fêtes sont encore célébrées sans le moindre respect des mesures barrières. Les masques de protection sont de moins en moins portés, la distanciation physique n'est que de l'encre sur le papier. Le retour des élèves aux bancs de l'école est lui aussi un facteur très important favorisant la propagation du virus", explique-t-il, non sans souligner que "beaucoup de contaminations ont été signalées un peu partout, touchant aussi le corps enseignant dans certains établissements scolaires, notamment les écoles primaires". H. BAHAMMA