Il affirme que 2006 sera l'année du démarrage des opérations bancaires hyper-rapides. “Tout paiement d'un montant égal ou supérieur à 50 000 DA doit s'effectuer par chèque ou carte de paiement ou tout autre moyen de paiement scriptural.” La mesure entrera en vigueur à partir du 1er septembre 2006. Selon M. Benkhelfa, délégué général de l'Abef, s'exprimant hier sur les ondes de la radio Chaîne III, cette disposition “complète l'ensemble des initiatives prises les dernières années pour étendre la sphère des transactions bancarisées”. En d'autres termes, explique le délégué général de l'Abef, “les transactions qui s'opèrent actuellement, parfois dans l'insécurité et en dehors du circuit bancaire”, s'opèrent à partir du 1er septembre 2006 uniquement dans le circuit bancaire. Il est vrai, reconnaît M. Benkhelfa, que l'ancrage juridique de cette disposition est la loi sur le blanchiment d'argent, mais, précise-t-il, du point de vue de la communauté bancaire, c'est un instrument qui va permettre à l'Algérie “de se mettre sur le comportement universel”. Le délégué général de l'Abef souligne que “dans aucun pays au monde de la taille de l'Algérie, il y a autant de liquidités en circulation”. L'année dernière en 2004, dit-il, le chèque a un peu avancé par rapport à 2003. Il y eut plus de 100 millions de transactions par chèque, dont les chèques de retrait. Cependant, l'Algérie est encore loin des normes universelles. La gestion des liquidités, explique M. Benkhelfa, est source d'insécurité, et elle mobilise de gros moyens. “Plus d'un tiers des agences bancaires sont mobilisées dans la gestion et le comptage des liquidités. Ce n'est pas un élément de modernité”, regrette M. Benkhelfa. Cette disposition, reconnaît le délégué général de l'Abef, “est très contraignante”, mais elle va progressivement mener les banques et leur clientèle à utiliser les instruments de paiement modernes que sont le chèque, le virement et la nouvelle carte bancaire, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas billets de banque. Le niveau de 50 000 dinars peut paraître trop pénalisant, mais pour M. Benkhelfa, “il faut bien un seuil”. Désormais, faire un commerce sans disposer d'un compte sera plus difficile. “Nous sommes en train de nous mobiliser pour que le millier de commerçants qui ne disposent pas de compte ou qui n'utilisent pas les moyens modernes de paiement puissent ouvrir des comptes au niveau de 1 200 agences bancaires”, rassure-t-il. Il faut peut-être rappeler que la semaine dernière, le conseil de la monnaie et du crédit (CMC) a adopté un règlement portant organisation et fonctionnement du “système de règlement brut en temps réel de gros montants et paiements urgents”, dénommé Algerian Real Times Settlements (ARTS). Ce texte constitue “l'ancrage réglementaire” pour permettre le démarrage effectif du système de paiement de gros montants et paiements urgents dès fin décembre 2005. Le démarrage effectif de l'ARTS à fin décembre 2005 se conjuguera avec le début de la compensation électronique des paiements de masse, a indiqué le conseil, en précisant que ce deuxième projet est en cours de parachèvement par une filiale de la Banque d'Algérie. À l'avenir, affirme M. Benkhelfa, les commerçants et les opérateurs auront le choix entre faire un chèque qui passera par le circuit normal ou faire un virement qui passera par ce qui est appelé le RTGS, qui coûte un peu plus cher. À court terme, l'Algérie se dotera d'une infrastructure de paiement qui permettra “au petit, moyen et au grand commerçant de faire les opérations en temps réel dans des délais qui ne dépasseront pas quatre jours et d'une façon sécurisée”, souligne M. Benkhelfa. L'année 2006, soutient le délégué général de l'Abef, sera une année du système de paiement. Meziane Rabhi