Influenceuse, chanteuse et comédienne, Numidia Lezoul a pu récolter en quelques jours seulement pas moins de 300 000 euros pour les malades du Covid-19. Un exploit dû à sa notoriété qu'elle met dorénavant au service du mouvement associatif. Surnommée la "Barbie" des réseaux sociaux, Numidia Lezoul qui incarnait le rôle de "Kamélia", une jeune femme superficielle et vénale dans la série à succès "Timoucha", vient de bluffer ses followers et ses détracteurs par un coup de maitre. Loin d'être seulement une "jolie poupée futile", comme l'aime si bien le dire quelques internautes misogynes, Numidia Lezoul a démontré une autre facette de sa personnalité ; celle d'une femme altruiste et déterminée. âgée seulement de 25 ans, sa notoriété a explosé sur Instagram où elle enregistre au compteur pas moins de cinq millions d'abonnés. D'ailleurs, ses photos, ses posts fun et légers, agrémentés de vidéos ne laissent ses "bébés d'amour" de marbre. Qui est réellement ce bout de femme, qui a réussi à récolter pas moins de 300 000 euros pour l'achat de concentrateurs d'oxygènes pour les malades, et ce, en seulement quelques jours ? Contactée par nos soins, la comédienne a répondu au téléphone avec spontanéité et naturel, en affirmant sur cette étiquette d'"influenceuse" que : "Je ne me suis jamais considérée comme influenceuse ! Mon objectif à travers mes posts est de remonter le moral aux gens, et ce, pour semer la bonne humeur". Tout en poursuivant : "Je suis à l'écoute de mes abonnés, car je vis en Algérie et je partage leurs peines comme leurs joies", confie-t-elle. Si le nom de Numidia a commencé à se faire connaitre seulement ces quatre dernières années, elle a entamé sa carrière artistique en 2012 dans le télécrochet "Alhan wa Chabab". Très encouragée par ses parents qui ont toujours "cru" en elle, Numidia s'est lancée par la suite dans les séries télé et s'est vu alors s'"offrir" une chance par des réalisateurs tels que Djaffar Gacem et Mouzahem Yahia. "Les internautes se sont abonnés sur mes réseaux sociaux après m'avoir découvert à la télévision. Je suis une artiste et non une influenceuse !", souligne-t-elle. En revanche, elle estime que : "Maintenant que les citoyens ont cru en moi en versant de l'argent dans la cagnotte destinée à aider les malades du covid-19, je peux dire que je suis influenceuse. A cet effet, je vais poursuivre mon métier d'animatrice et d'artiste qui coulent dans mes veines, tout en utilisant ma notoriété pour la bonne cause". Concernant l'opération menée par Numidia dans la collecte de fonds, son objectif était de "faire bouger les choses pour sauver des vies". A ce propos, elle a raconté que ces actions étaient déjà menées par des "artistes engagées comme Mina Lachter et Souhila Maalem". Contactée par le collectif Algerian Medical Network, composé d'une cinquantaine de médecins algériens résidant à l'étranger, Numidia s'est immédiatement prêtée au jeu. "J'ai accepté de faire entendre la voix de ces médecines pour sauver des vies. Et pour récolter ces fonds, j'ai dû contacter tout mon réseau, notamment des personnalités comme Ryad Mahrez ou encore Soolking. Aussi, de lancer des appels aux citoyens pour rester à la maison et respecter ainsi les gestes barrières". A rappeler que cette entreprise a permis à l'"instragrammeuse" de rassembler en seulement 24h, la somme de 100 000 euros. "Aujourd'hui (hier, ndlr), nous en sommes presque à 400 000 euros. L'Algerian Network a commandé le nécessaire de Chine, et Air Algérie veillera à le ramener au pays", signale-t-elle. Pour notre interlocutrice, afin d'arriver à cet exploit elle a dû se "démener", car "quand on s'engage dans une action, il faut l'être sur le terrain et les réseaux sociaux". A ce sujet, Numidia considère que pour sensibiliser les algériens, il faut être "honnête" dans ses paroles et "entreprendre les choses avec le cœur". "Mes abonnés ont senti ma détresse. Car, l'Algérie a besoin de nous tous. Il faut agir pour sauver nos parents". Suite à cette expérience, Numidia Lezoul est déterminée à continuer dans le mouvement associatif et pourquoi pas "créer sa propre association pour venir en aide aux plus démunis". Hana MENASRIA