Les missionnaires ont rencontré plusieurs délégués de la CICB, notamment à Sidi Aïch. Ils ont pris langue avec certains délégués de la CICB après ceux de Tizi Ouzou et de Bouira, afin de les convaincre d'accepter l'offre de dialogue du pouvoir “politique”. Des émissaires du pouvoir “réel”, se déclarant en tant que tels, sont depuis avant-hier dans la wilaya de Béjaïa pour prendre langue avec les délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB) après ceux de Tizi Ouzou et de Bouira, afin de les convaincre d'accepter l'offre du dialogue du pouvoir “politique” pour le dénouement de la crise de Kabylie. Ces émissaires du pouvoir, dépêchés dans la wilaya de Béjaïa, déclarent “qu'ils ont rencontré plusieurs délégués de la CICB, notamment à Sidi-Aïch, depuis leur arrivée hier soir d'Alger dans la région”. L'objet de leur déplacement dans toute la Kabylie est de convaincre les vrais délégués du mouvement citoyen de Kabylie “de s'asseoir autour d'une table de négociation avec le pouvoir”. Se déclarant porteur du message “fort et sérieux” du pouvoir “réel”, entendre par là, la “grande muette”, les émissaires tiennent en premier lieu à rassurer les délégués “de la bonne foi du message des décideurs dont ils sont porteurs”. “Une seule condition pour que le pouvoir réponde favorablement à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur. Celle de déclarer par l'interwilayas de sa disponibilité de négocier pour le dénouement de la crise”, nous ont déclaré les envoyés du pouvoir, vrais ou supposés. “Le préalable de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, est acquis, précise-t-on, reste sa mise en œuvre sur le terrain”. Pour cela, les émissaires ont signifié clairement, qu'il faut “négocier” et, pourquoi pas, instaurer un comité de suivi de sa mise en œuvre. Une chose est sûre pour ces émissaires du pouvoir, théoriquement tout est acquis pour le mouvement citoyen de Kabylie. S'agissant de la libération “immédiate et inconditionnelle des détenus”, les émissaires signalent que pour “les décideurs” elle ne peut faire l'objet d'un préalable pour les négociations. “Des signaux forts de bonne volonté ont été déjà donnés par la libération de certains détenus. En outre, les charges retenues surtout contre les délégués prisonniers ont été réduites de 25 à deux”. À vrai dire, le branle-bas de ces émissaires est motivé par l'approche de l'élection présidentielle de 2004, le pouvoir politique, incarné par le président Bouteflika, voulant neutraliser l'électorat de la région de Kabylie. “Il faut que les délégués du mouvement acculent le pouvoir politique”, soutiennent ces émissaires dans ces jeu et enjeu de l'élection présidentielle prochaine. “Le désengagement déclaré de l'armée de la chose politique obéit à vrai dire au respect du point 11 de la plate-forme d'El-Kseur, balayé d'un revers de la main par le premier discours du président Bouteflika”, ont-ils fait savoir aux délégués touchés par leur soin. Tel est le message grosso modo porteur de ces émissaires, du pourvoir “réel” auprès des délégués. L. O.