Outre les actions à arrêter au profit de la libération des détenus, les délégués auront à aborder les préparatifs de l'action du 10 décembre à Alger et la question des émissaires du pouvoir dépêchés dans la région. Les délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa tiendront, ce week-end, un conclave dans la commune de Bénidjellil. Un conclave capital dans la vie du mouvement dans la mesure où il intervient dans une conjoncture caractérisée par la chasse ouverte aux délégués (certains sont en prison depuis le 5 octobre dernier), d'une part, et les émissaires du pouvoir dépêchés ces jours-ci dans la région afin d'amorcer un éventuel dialogue avec le mouvement, d'autre part. Ainsi, les délégués qui participent au conclave de ce week-end à Béndjellil sont attendus sur trois points à l'ordre du jour de la rencontre : la nature des actions de solidarité à arrêter au profit de la libération des détenus à la prison d'El-Khemis, faire le point sur les préparatifs de l'action de l'Interwilayas du 10 décembre prochain à Alger et la question des émissaires du pouvoir dépêchés dans la région pour un second dialogue. “Il n'y a que la pression populaire à travers des actions de rue qui peut faire fléchir le pouvoir maffieux et assassin”, nous a déclaré Zahir Benkhellat au sujet des actions à mener en guise de solidarité avec les détenus pour leur libération. “Ce sont, poursuit-il, des otages du pouvoir et à nous de réaffirmer notre détermination pour les libérer.” À rappeler que les incarcérés à la prison de Béjaïa, délégués et manifestants, sont entrés en grève de la faim illimitée depuis avant-hier pour “dénoncer leur détention arbitraire” et “exiger leur libération immédiate et inconditionnelle”. Les représentants communaux de Béjaïa feront le point par la même occasion sur les préparatifs de l'action des délégués de l'Interwilayas, élargie aux délégués des quartiers et villages, le 10 décembre prochain à Alger. Mais le point à l'ordre du jour qui ne manquera pas de susciter un débat chaud lors de ce conclave est celui relatif aux émissaires du pouvoir dépêchés dans la région pour contacter les délégués de la CICB dans la perspective d'engager un dialogue entre les deux protagonistes, pouvoir-délégués du mouvement. En effet, des personnes se déclarant être des émissaires du pouvoir sont actuellement dans la région où ils ne cessent d'approcher quelques délégués — de vrais délégués du mouvement cette fois-ci — pour les convaincre d'accepter l'offre de dialogue du pouvoir. Si les émissaires vrais où supposés ont changé, il n'en demeure pas moins que le chef d'orchestre de l'initiative reste celui qui a été à l'origine du dialogue avec les délégués “taïwans”, le 6 décembre dernier, avec Benflis. À ce sujet, la réponse des conclavistes est déjà dans l'air. C'est le niet catégorique. “On n'emprisonne pas et surtout on ne tue pas d'un côté et on invite au dialogue de l'autre”, soutient le délégué d'Akbou, Zahir Benkhellat. Par ailleurs, la commission juridique de la CICB fera le compte-rendu de son travail aux conclavistes. L. O.