Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a soutenu que l'implication du Maroc dans le scandale du logiciel espion "Pegasus" n'a pas surpris la direction sahraouie, relevant que Rabat piétine la légalité internationale depuis des décennies. "L'espionnage est un crime contre le gouvernement sahraoui. Pour le Front Polisario, il est l'un des aspects de la guerre que le Maroc a lancée depuis 1975 contre notre pays", a souligné M. Ould Salek dans un entretien avec le Magazine français Marianne. "Pegasus suscite une vague d'indignation dans le monde. Mai, nous, nous ne sommes pas surpris. Voilà des décennies que le Maroc piétine la légalité internationale. Pegasus, c'est l'aspect le plus soft de l'occupation que nous subissons", a soutenu le chef de la diplomatie sahraouie. Des élus, militants des droits de l'Homme et des avocats exerçant en France et connus pour leur soutien à la cause sahraouie, ont été espionnés par le Maroc, à l'aide d'un logiciel israélien, depuis quelques années, et ces agissements se sont intensifiés depuis la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020, comme l'a révélé l'enquête de Forbidden Stories et de ses partenaires. Dans un long article publié la semaine dernière, le journal Franceinfo a expliqué comment le Sahara occidental était devenue "une véritable obsession" pour le Maroc, pays occupant et comment le Royaume aurait sélectionné ses cibles en fonction des prises de position des personnalités françaises mais aussi de leurs carnets d'adresses. L'enquête menée par le consortium de Forbidden Stories prouve que la militante Claude Mangin, épouse du prisonnier politique sahraoui, Naama Asfari, est très étroitement surveillée par Rabat à travers son téléphone. Pas moins de 128 traces d'une intervention extérieure ont été détectées entre octobre 2020 et juin 2021 par le Security Lab d'Amnesty International, partenaire technique du projet. Des attaques menées grâce au logiciel Pegasus ont permis de s'introduire dans son portable et de récupérer l'ensemble de son contenu. Selon les informations de Franceinfo, d'autres avocats, responsables associatifs et citoyens sahraouis en lien avec Claude Mangin ont aussi été sélectionnés comme cibles par le Maroc via le logiciel Pegasus. Par ailleurs, les autorités marocaines utilisent la carte de la migration clandestine pour exercer des pressions et faire chanter des pays européens qui refusent de s'aligner sur la décision unilatérale de Donald Trump sur la prétendue souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, a rapporté le Magazine français Marianne. Le Magazine Marianne est, en outre, revenu sur la culture du cannabis au Maroc qu'il a qualifié de "vieille arme de déstabilisation massive", soulignant que la marchandise du royaume chérifien qui reste le premier producteur, s'écoule en France et en Europe". Enfin, le membre du secrétariat du Front Polisario, ministre de la Sécurité et de la Documentation sahraouie, Abdellah Lahbib est décédé dimanche des suites d'une infection au Covid-19, a indiqué l'agence de presse sahraouie SPS. Le défunt a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l'Etat sahraoui et du Front Polisario. Il a notamment occupé le poste de ministre de la Défense sahraouie, puis commandant de plusieurs régions militaires dont la septième et la deuxième et enfin ministre de la Sécurité et la Documentation, un poste qu'il a occupé jusqu'à son décès. APS