En ces jours de fièvre ramadanesque, Boufarik tient à montrer qu'il n'est pas que la “capitale de la zlabia” mais qu'il sait aussi “déguster” les belles lettres. À l'initiative d'un bouquiniste chevronné, Aïssa Ammam, pour ne pas le nommer, Boufarik, la ville des Oranges, qui, en ces folles journées ramadanesques, revêt plutôt – et malgré elle – la casquette de ville de la zlabia, s'apprête à aménager une petite place aux belles lettres au milieu de ses beaux platanes, à travers un cycle de causeries littéraires. Pour l'instant à l'état expérimental, l'idée pourrait fort bien fonctionner si les autorités de la ville, le public et, bien sûr, les invités mettent du leur pour prêter main forte à notre infatigable bibliophile. “D'ores et déjà, j'ai l'accord de principe du maire”, affirme M.Ammam, avant d'ajouter : “L'objectif premier de ces causeries est de relancer l'activité culturelle dans la ville de Boufarik.” Ainsi, si tout va comme l'escompte l'auteur de cette louable initiative, Boufarik aura ses causeries comme sa voisine, Blida, où depuis maintenant quelques années, la librairie Mauguin, que dirige l'incontournable Chantal Lefèvre, organise tous les jeudis en collaboration avec l'université de Blida ses fameuses “Causeries blidéennes” (qui ont reçu entre autres auteurs, tout récemment, l'écrivaine Leïla Sebbar). La première personnalité invitée à Boufarik est l'écrivain et néanmoins directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui. “Il a donné son accord tout de suite malgré un emploi du temps chargé et s'est montré d'une disponibilité et d'une amabilité extrêmes”, dit Aïssa Ammam. Ces “Causeries boufarikoises” promettent ainsi de connaître un démarrage sur les chapeaux de roue et le coup d'essai se révéler un coup de maître. Aïssa Ammam, faut-il le souligner, a lancé depuis janvier 2005 une “bouquinisterie” avec un service de prêt et un espace lecture pour enfants. Le directeur de la Bibliothèque nationale lui a d'emblée proposé un don de 500 titres. “Il vient encore de me réitérer son offre”, dit Aïssa. À noter que pour cette première rencontre, elle devrait avoir lieu dans les locaux des Scouts musulmans Fawdj el Hilal, rue des Frères Hamaïdi, ce lundi 24, à partir de 21h. L'auteur de Les Gens du parfum, La Culture du sang et autre Haras de femmes devrait prononcer une conférence sur la situation du livre en Algérie. Le prochain invité pourrait être l'universitaire et critique littéraire, Mohamed-Lakhdar Maougal. “Nous n'avons pas encore pris attache avec lui mais nous souhaiterions l'inviter pour nous parler de la vie et l'œuvre d'El-Farabi et ce, suite à ses récents articles parus récemment dans le supplément littéraire d'El Watan”, confie M. Ammam. Notre bouquiniste souhaite que ces causeries deviennent cycliques et régulières. “Pour l'instant, nous mettons le dispositif en place, après, on verra”, conclut-il. M. B.