Pour faire face à la flambée de l'épidémie et à la saturation des hôpitaux, les autorités envisagent de recourir à l'ouverture de structures extrahospitalières. Compte tenu de la dégradation de la situation épidémiologique au cours de ces dernières semaines et de l'amplification de la pression sur les capacités des établissements hospitaliers arrivés à saturation, les autorités envisagent de recourir à l'utilisation de structures extrahospitalières (hôtels, internats) pour accueillir les nouveaux malades atteints de Covid-19. Pour le directeur de la santé et de la population (DSP) Mohamed Cheggouri, la situation est grave, elle est même pire que les précédentes où le pic atteignait environ 850 patients à travers l'ensemble des hôpitaux de la wilaya. Le nombre de malades infectés et hospitalisés oscillait, il y a à peine un mois, entre 40 et 50 personnes, alors que l'on assiste depuis les trois à quatre dernières semaines à une véritable flambée, enregistrant jusqu'à 82 cas en une seule journée (mardi) : "C'est une course contre la montre qui est menée par le corps médical et soignant pour appliquer le protocole sanitaire préconisé et en même temps trouver l'oxygène nécessaire pour tous les patients admis dans les services hospitaliers, induisant une grande pression sur cette matière vitale (oxygène). Il faut savoir que les lits d'hospitalisation sont entièrement occupés, comme c'est le cas à Médéa, à Berrouaghia et à Ksar El-Boukhari." Face à cette situation marquée par les difficultés des hôpitaux à répondre à la demande en oxygène, des chaînes de solidarité citoyenne se sont formées afin de trouver les fonds nécessaires pour l'achat de générateurs d'oxygène afin d'éloigner le spectre de la rupture de cette matière indispensable à la respiration. C'est alors que des associations et des particuliers se sont mis à la disposition de la cause en lançant des appels à la population pour collecter l'argent nécessaire à l'acquisition de générateurs au profit des hôpitaux de la wilaya. À ce titre, quatre associations relevant des plus grandes daïras sont parvenues à rassembler les montants exigés et ont déjà passé commande auprès de fournisseurs, comme c'est le cas de la société civile de Béni-Slimane qui a déjà reçu une autorisation pour l'importation d'un générateur destiné à l'EPH de la ville. L'actualité locale quant à la propagation de la pandémie et aux ruptures de l'oxygène, l'adhésion de la population à l'appel à la solidarité citoyenne pour l'acquisition de générateurs d'oxygène, relayées par les réseaux sociaux, n'a pas manqué de faire réagir le directeur de la santé et de la population (DSP) Mohamed Cheggouri. Dans une déclaration à la radio locale, ce dernier a estimé que ce genre d'action citoyenne mérite d'être valorisé. Car, dira-t-il, il ne faut pas oublier que le mouvement associatif a été à l'avant-garde de toutes les actions de solidarité depuis le début de la crise, en fabriquant et en distribuant des bavettes au public à l'intérieur de la wilaya et même au-delà : "Tout récemment, d'autres initiatives ont été lancées par des associations caritatives pour l'achat de générateurs d'oxygène pouvant produire l'équivalent de 6 000 litres par heure. Des associations sont arrivées à collecter les montants des prix d'achat des générateurs, ont passé commande auprès de fournisseurs et attendent de réceptionner leurs marchandises. Jusqu'alors deux associations ont pris attache avec la DSP pour lui accorder son aide et pour les accompagner dans leurs démarches." Selon le même responsable, l'acquisition de générateurs est aussi envisagée par le ministère de la Santé et de la Population, qui vient de demander aux services déconcentrés de mener un recensement des équipements disponibles dans l'objectif de doter tous les hôpitaux en nouveaux moyens. À propos de la campagne de vaccination contre le virus corona, la wilaya de Médéa est parmi les mieux classées avec un taux d'environ 15% de personnes vaccinées, alors que le taux national est situé entre 9 et 10%, a déclaré le DSP. "À ce jour, nous sommes parvenus à vacciner plus de 150 000 personnes. Nous avons réceptionné 40 000 doses de vaccin cette semaine, une quantité qui sera utilisée au cours de la semaine qui suit. 6 000 à 7 000 personnes sont vaccinées chaque jour. Il est enregistré un retard dans les opérations de vaccination dans la partie sud-ouest de la wilaya, notamment dans les daïras de Chahbounia et d'Aziz, où les rythmes de vaccination sont jugés insuffisants." Moussa El BEY