Les pays d'Afrique australe ont officiellement lancé hier une mission militaire régionale visant à aider le Mozambique à lutter contre les terroristes et à reprendre le contrôle de sa province septentrionale, riche en gaz. Le président mozambicain, Filipe Nyusi, et son homologue botswanais, Mokgweetsi Masisi, ont inauguré la mission de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) au Mozambique (Sanim) lors d'une cérémonie à Pemba, capitale de la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique. "Nous réaffirmons notre engagement commun à lutter contre l'extrémisme avec les forces rwandaises", a affirmé Filipe Nyusi. Il a rappelé "les nouvelles de ces derniers jours concernant le succès de la mission du Rwanda et de nos forces", en référence à la reprise des villes d'Awasse et de Mocimboa da Praia aux insurgés, quelques semaines seulement après l'arrivée des troupes rwandaises au Mozambique. Soutenues par les troupes rwandaises, les forces mozambicaines ont annoncé ce dimanche avoir chassé les terroristes de Mocimboa da Praia, la ville portuaire, devenue depuis un an le bastion des terroristes locaux, connus sous le nom de Shebab et affiliés au groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech). "Le contrôle de la ville de Mocimboa da Praia et le retour progressif des mouvements entre Palma et Mocimboa da Praia sont le produit de la bravoure et de l'effort concerté des forces dans le but de ramener rapidement la stabilité dans la région", a ajouté le président Nyusi. En mars, les terroristes avaient attaqué Palma, base des opérations industrielles du géant de l'énergie français Total, forçant le groupe à suspendre ses travaux d'un projet gazier de 20 milliards de dollars. En juillet, le Rwanda a envoyé 1 000 soldats pour renforcer l'armée mozambicaine. Une semaine plus tard, les Etats membres du bloc des 16 nations de la SADC ont commencé à déployer des troupes. Si aucune précision n'a été apportée de source officielle sur la taille du contingent de la Sanim ou son calendrier de déploiement, on indiquait de source proche des forces armées sud-africaines – colonne vertébrale du contingent – que la Sanim pourrait compter à terme jusqu'à 3 000 militaires.