Les Allemands n'ont jamais cessé de démarcher le ministère de l'Industrie pour trouver un nouveau partenaire dans la perspective de lancer un grand projet industriel dans le secteur de l'automobile. C'était déjà dans l'air depuis quelques mois. Le géant allemand de l'automobile Volkswagen vient de rompre définitivement son partenariat avec le groupe Sovac Algérie, qui représentait, jusqu'ici, les marques Volkswagen (véhicules particuliers et utilitaires), Seat, Audi, Skoda et Porsche. Dans un communiqué rendu public, le groupe Sovac a indiqué, hier, que cette décision intervient "après plusieurs mois de négociations avec le constructeur allemand Volkswagen dans la perspective de poursuivre les activités de Sovac Algérie, notamment le service après‐vente, qui n'a jamais été interrompu à ce jour". Tout en exprimant son regret, le groupe Sovac précise à ses clients qui fréquentent ses ateliers à l'échelle nationale qu'il ne représente, désormais, plus le constructeur Volkswagen en Algérie. En effet, dans une correspondance, le groupe Volkswagen a notifié sa décision de "rompre toute relation commerciale avec les deux sociétés Sovac Algérie et Sovac Production (usine de montage de Relizane, ndlr)", précisant qu'il s'attelait à trouver "un canal après‐vente alternatif", c'est-à-dire un nouveau partenaire, "pour servir ses clients en Algérie, notamment les clients bénéficiant encore de la garantie du constructeur", affirme le communiqué, ajoutant que plus de 152 000 véhicules montés au niveau des chaînes de l'usine Sovac Production de Relizane et immatriculés en 2018 et en 2019 sont toujours sous garantie. Plus de 152 000 clients sous garantie en otage "Il est important de rappeler d'ailleurs que le parc roulant sous garantie à fin janvier 2021 est estimé à 97 390 véhicules et 54 693 prévus pour l'année 2022", indique Sovac qui, désormais, ne pourra pas assurer le service après-vente à ses clients. Ces derniers se retrouvent, du coup, pris en otage par cette résiliation de contrat, alors que les délais de la garantie consignés entre le client et le groupe Sovac sont toujours valides. En ce sens, le groupe Sovac Algérie précisera que ses ateliers et l'ensemble de son réseau de distribution et de représentation sur le territoire national "ne sont plus en mesure d'assurer le service de garantie pour les clients". En revanche, indique la même source, "les ateliers restent ouverts pour tous les autres services au profit de ses clients hors garantie et sans la représentation des marques du groupe Volkswagen". Toutefois, conclut le communiqué, "le groupe Sovac Algérie regrette cette décision du constructeur allemand et assure de déployer tous les moyens nécessaires pour apporter aide et assistance à sa fidèle clientèle". Il faut noter que le divorce entre le géant allemand de l'automobile et son partenaire algérien était prévisible au lendemain de la condamnation du patron du groupe Sovac Algérie, Mourad Oulmi, et la nomination d'un administrateur judiciaire pour expédier les affaires courantes après la fermeture de l'usine Sovac Production de Relizane, à l'origine du contentieux judiciaire. Pour preuve, les Allemands n'ont jamais cessé de démarcher le ministère de l'Industrie pour trouver un nouveau partenaire dans la perspective de lancer un grand projet industriel dans le secteur de l'automobile. À l'époque où Ferhat Aït Ali Braham était à la tête dudit ministère, les Allemands avaient déjà affiché leur volonté et ont même négocié pour investir dans une usine de fabrication de voitures des marques phare, notamment Volkswagen, Seat et Skoda. Après la condamnation par la justice de M. Oulmi et la fermeture de l'usine Sovac Production, Volkswagen avait fixé la date de résiliation de leur contrat au 31 mars dernier, non sans préciser qu'il garderait les employés, tous formés à ses marques qu'il commercialise en Afrique, plus particulièrement en Algérie. Mais les négociations n'ont pas été fructueuses. Pour annoncer une résiliation "en douceur" et un changement de partenaire, le groupe Volkswagen, pour qui le marché africain revêt une grande importance, notamment pour l'exportation, a décliné, au mois de juin dernier, sa nouvelle démarche en confiant sa représentation dans le continent africain à la marque tchèque Skoda, une mission qui était, autrefois, assurée en Algérie par la marque ibérique Seat. C'est dire que le divorce entre les deux parties ne constitue guère une surprise pour les observateurs, qui ont eu à constater que le groupe Sovac pourrait tomber, à l'instar des grandes entreprises dont les patrons sont condamnés par la justice, sous le coup d'une nationalisation.