La distribution du lait n'est toujours pas assurée régulièrement. C'est du moins ce qui est constaté chez certains revendeurs, qui ne reçoivent le sachet de lait subventionné que deux fois par semaine. "Depuis l'entrée en vigueur des nouvelles mesures de confinement, on ne me livre le lait que deux fois par semaine. Avant ces mesures, c'était trois fois par semaine", explique un commerçant tenant un point de vente à El-Milia, à l'est de la wilaya de Jijel. Chez les autres revendeurs distribuant du lait en sachet, c'est le même constat d'un produit rarement disponible et en quantité suffisante. Pour s'offrir son précieux sachet de lait, il faut attendre et guetter le passage du camion distribuant ce produit. Pour le reste des journées de la semaine, c'est quasiment la disette. Le lait en sachet fait toujours courir le consommateur. C'est dans ces conditions qu'on impose la vente de trois sachets de lait subventionné avec un autre de vache à 65 DA. Au lieu de 75 DA pour trois sachets, le consommateur est contraint de payer 140 DA. Et dire qu'il s'agit d'un produit destiné aux citoyens à bas revenus, qui se retrouvent dans l'obligation de dépenser plus d'argent qu'il ne le faut pour s'offrir un sachet. Cette vente concomitante est en vigueur depuis que le fameux sachet subventionné est devenu une denrée rare. Cela dure depuis des mois. "On le vend comme ça et partout", faisait remarquer, il y a déjà quelque temps, le gérant d'une supérette. Conditionner la vente du lait subventionné à 25 DA par la vente du lait de vache en sachet est devenue une pratique courante. Contrairement à la ville de Jijel et certaines autres communes disposant des points de vente du lait subventionné, à El-Milia, ce produit est directement écoulé à des revendeurs qui n'hésitent pas à recourir à cette pratique de la vente concomitante pour le vendre au citoyen. Ce dernier attend toujours l'ouverture d'un point de vente de ce produit, annoncé il y a quelques semaines, et qui devrait être installé au marché de proximité. En attendant que cette ouverture soit effective, le consommateur continue de courir derrière un sachet de lait subventionné par les pouvoirs publics qu'il ne trouve pas. Toutefois, le lait de vache en sachet des laiteries privées est disponible et en quantité suffisante. Sauf que son prix dissuade le citoyen à bas revenu de l'acheter au prix de 65 DA le sachet. Le souci de s'offrir un sachet de lait dans les meilleures conditions et au prix subventionné sans condition de la vente concomitante reste soumis aux caprices d'une distribution aléatoire de ce produit. Confronté à la hausse touchant des produits de large consommation, éprouvant davantage son maigre budget, le citoyen n'est pas au bout de ses peines quand il ne trouve pas disponible son sachet de lait que l'Etat subventionne. Tout cela tombe dans un contexte d'inflation et d'érosion du pouvoir d'achat des citoyens faisant face à des difficultés pour joindre les deux bouts pour assurer un équilibre à leurs modestes budgets familiaux.