À quelques jours déjà du Ramadhan, la tension autour du lait en sachet était palpable, il n'était pas question seulement de son prix, mais de sa disponibilité en quantité suffisante. Il fallait se lever aux aurores pour pouvoir obtenir pas plus de deux sachets et parfois un seul était servi par client. Depuis le premier jour du Ramadhan, la situation ne s'est pas améliorée, au contraire elle empire. Non seulement les quantités servies sont réduites et ne peuvent pas suffire à tous, mais avec celles disponibles ,l'on vous propose le sachet entre 40 et 50 DA. De plus, la vente concomitante que l'on croyait révolue fait son apparition. Ainsi, il faut prendre avec du petit lait ou encore un autre produit alimentaire. Le prix varie selon la marque du lait, Une des marques de lait, moins prisée à Oran par rapport à son goût léger proposée à 30 DA, est passée à 35 DA et toujours avec des quantités réduites. Les magasins d'alimentation générale sont pris d'assaut, le lait en sachet étant doublement consommé en cette période de jeûne, dès lors la demande se multiplie. Au marché de la Bastille, un revendeur refuse son quota de lait réduit déposé par son fournisseur. «Non seulement on exige de moi que je le prenne à un prix plus élevé et ainsi je devrais le vendre entre 40 et 50 DA, mais en plus, j'ai droit à une quantité qui ne suffit pas à tous mes clients. Les rationnements que je pratiquais ne me rapportent que des tracas avec les clients, la demande en ce mois sacré étant énorme, tous veulent leur «part». Une majorité de revendeurs réservent les rares sachets à leurs clients habituels et ainsi le précieux liquide est caché à l'arrière-boutique. Les appels au boycott sont de plus en plus lancés, estimant que le prix est exorbitant et qu'il ne faudrait pas contribuer à encourager ces spéculateurs qui profitent de la situation. Le citoyen se demande à quand l'application de la distribution en quantité suffisante de la poudre de lait aux différentes laiteries de la région Ouest, que l'Onil (Office national interprofessionnel du lait) assure avoir en quantités suffisantes. Il se demande où se situe la faille ? Si toutefois il est question de disponibilité de la poudre de lait et de sa répartition. En attendant la résolution de cette crise, les consommateurs n'ont d'autres choix que d'acheter le lait conditionné dont la brique cédée à 90 DA est passée à 100 DA, en cette période. Sachant qu'elle n'est guère à la portée de toutes les bourses. Le rationnement ne suffit plus car la demande est élevée, ce qui fait le bonheur de certains commerçants qui peuvent écouler le stock de lait conditionné ou en poudre. Amel Bentolba