Les exportations de gaz naturel liquéfié algérien devraient croître durant le deuxième semestre de l'année en cours, prévoit l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole. Les exportations de l'Algérie en gaz naturel liquéfié (GNL) sont sorties de la période de flottement qu'elles avaient connue ces dernières années. Elles ont ainsi repris du poil de la bête, atteignant, en volume, "3,1 millions de tonnes au second semestre 2021", par rapport à 2020. Cela correspond à une "croissance annuelle de 6,9%", selon le dernier rapport de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) intitulé "Evolutions du gaz naturel liquéfié et de l'hydrogène durant le deuxième trimestre de 2021". Le document ajoute que les exportations de GNL devraient continuer "d'augmenter au deuxième semestre de l'année en cours". Cette croissance vigoureuse s'explique par le fait que le site gazier de "Skikda a été remis en service, après un arrêt de plusieurs mois l'année dernière". Cette plateforme, poursuivent les rédacteurs du rapport, a permis "d'exporter environ 1 million de tonnes durant le deuxième trimestre de 2021, contre 2,1 millions de tonnes par le site d'Arzew". L'année dernière, les exportations gazières du pays (acheminées par gazoducs ou par méthaniers) avaient reculé de près de 5%, passant à 41 milliards de m3, contre 43 milliards de m3 en 2019. À l'échelle mondiale, la demande en gaz naturel (GN transporté par pipeline et GNL transporté par méthaniers confondus) est passée de 3 080 milliards de m3 en 2000 à 4 000 milliards de m3 en 2019. Et, il est attendu qu'elle atteigne 4 400 milliards de m3 en 2025. La hausse de la demande va concerner l'Asie, les Amériques et le Moyen-Orient. Quant à l'Union européenne, marché traditionnel pour les exportations de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié algérien, la demande n'augmentera que faiblement (20 milliards de m3 au cours des quatre prochaines années, soit 5% seulement de la hausse mondiale). Le marché européen offrirait, de ce fait, moins d'opportunités en matière d'exportations de gaz. Face à ces conditions du marché, l'Algérie aura plus à gagner qu'à perdre en réorientant sa stratégie d'exploitation du gaz, avec un objectif clair, celui de transformer le gaz en produits pétrochimiques en Algérie ou sous forme de gaz naturel utilisé comme carburant moteur pour le transport. Le pays devrait également préserver ses ressources en gaz, en utilisant moins de gaz naturel dans la construction de centrales électriques, et en développant les énergies renouvelables et les énergies nouvelles dont fait partie l'hydrogène, une source d'énergie propre dont l'Algérie regorge. L'hydrogène a été également évoqué dans le rapport de l'Opaep. L'organisation a, en effet, rappelé, dans ce document, l'accord signé par Sonatrach avec le groupe italien ENI, en juillet dernier, portant élaboration d'une feuille de route pour l'évaluation commune de la faisabilité technologique et commerciale et permettant la mise en place d'un projet pilote pour la production d'hydrogène par les énergies renouvelables (solaire et éolienne). Cet accord consiste en un mémorandum d'entente qui s'étendra du bio-raffinage, à la production d'hydrogène et aux énergies renouvelables. Dans une récente déclaration, le P-DG de Sonatrach, Tewfik Hakkar, avait affirmé que l'entreprise qu'il dirige est "consciente des enjeux internationaux relatifs, entre autres, à la recherche de nouveaux produits qui ont des empreintes carbones faibles", ajoutant que les projets d'hydrogène ne pourraient être rentables "qu'à l'horizon 2050".