Outre les produits pétroliers qui, traditionnellement, tiraient vers le haut le volume et la valeur des exportations hors hydrocarbures, le sucre, les fertilisants, le ciment, le fer et l'acier, l'électroménager... y ont contribué sensiblement aussi. L'objectif des 4 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures (EHH), fixé au gouvernement par le président de la République pour l'année 2021, sera, selon toute vraisemblance, atteint. Les estimations avancées, il y a quelques mois, par les observateurs et autres spécialistes quant à la valeur des EHH d'ici à la fin de l'actuel exercice, se confirment de plus en plus. Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, himself, a eu à confirmer cette prévision puisqu'il a annoncé que le montant des EHH avoisinera les 4,5 milliards de dollars, en marge de l'inauguration de la foire El-Mouggar organisée dans la wilaya de Tindouf. Pour la première fois, l'Algérie dépassera ainsi le seuil des 2 milliards de dollars d'EHH dont elle n'a pu se départir de longues décennies durant. En avançant le montant, le ministre a certainement pris comme référence les résultats du premier semestre qui affichent une valeur avoisinant les 2 milliards de dollars, en hausse de 95%, dit-il, en comparaison avec la même période de l'exercice 2020. Cette avancée n'a pu être possible sans l'apport considérable de nouveaux produits dits émergents, fruits des nouveaux investissements nationaux et étrangers réalisés en Algérie. En effet, outre les produits pétroliers qui, traditionnellement, tiraient vers le haut le volume et la valeur des EHH, le sucre, les fertilisants, le ciment, le fer et l'acier, l'électroménager... y ont contribué sensiblement aussi. Hormis les dérivés du pétrole, des autres produits agricoles et agroalimentaires, les pouvoirs publics peuvent compter, pour l'exercice actuel, sur l'apport du ciment et du rond à béton qui sera évalué à 200 millions de dollars chacun. Il y a lieu de tenir compte, également, des exportations du groupe Cevital estimées à 300 millions de dollars pour le sucre et plus de 50 millions de dollars du verre plat de sa filiale MFG (Mediterranean Float Glass). Les exportations de tous ces produits pourront atteindre les 800 millions de dollars. Les exportations des produits issus de la pétrochimie, à elles seules, ont dépassé les 400 millions de dollars contre 100 millions de dollars à la même période de l'année 2020. De manière globale, les exportations des engrais minéraux et chimiques azotés sont de l'ordre de 618 millions de dollars, soit une hausse de 52,4% par rapport à la même période de l'année 2020, indiquent des statistiques du ministère du Commerce. L'on doit mettre également l'accent sur la percée des produits sidérurgiques qui, il y a à peine deux ans, ne figuraient pas sur la liste des marchandises destinées à l'export. C'est l'œuvre de l'entreprise Tosyali qui a exporté pour un montant de 350 millions de dollars. Les exportations de cette catégorie ont, cependant, avoisiné les 21 millions de dollars en 2020. La hausse est par conséquent remarquable. Le ciment fait également partie des produits qui ont émergé dont la valeur à l'export a dépassé les 100 millions de dollars contre 52 millions de dollars en 2020, soit une progression de 144%. Ecueils à l'export Idem pour les exportations des produits alimentaires qui se sont chiffrées à 287 millions de dollars, soit une hausse de 37% sur un an. Les exportations de sucre ont atteint, selon les statistiques du ministère du Commerce, 206 millions de dollars, en augmentation de 55,5%, alors que celles des fertilisants sont de l'ordre de 283 millions de dollars. Ce sont, en fait, les perspectives intéressantes attendues pour ces produits qui, relèvent les observateurs, vont permettre au gouvernement de concrétiser son objectif de 4 milliards de dollars d'EHH en 2021. Ainsi, les exportations de ciment connaîtront un accroissement de 1,9 million de tonnes en 2020 à 5 millions de tonnes en 2021. Celles du sucre augmenteront de 800 000 tonnes à 1,2 million de tonnes, alors que les dérivés des hydrocarbures, dont les huiles et les fertilisants, avoisineront les 450 millions de dollars, quoique ces produits dépendent des cours mondiaux du Brent. Cela dit, le groupe Cevital, à lui seul, compte exporter, pour une valeur avoisinant les 500 millions de dollars, du sucre, du verre plat et de l'électroménager. Ce qui classe le groupe privé premier exportateur après Sonatrach. Cela étant, notre pays peut mieux faire dans ce domaine, reconnaissent les spécialistes très au fait de ces activités. Toutefois, certaines contraintes d'ordre bureaucratique, le manque de moyens logistiques, de transport, l'inexistence d'accompagnement bancaire, l'absence de facilitations et autres mesures incitatives... ont bloqué de nombreuses entreprises. Pourtant, celles-ci se sont ouvertement orientées vers l'export après avoir largement satisfait le marché domestique. Les dirigeants de ces sociétés présents, mardi, à la 10e édition de cette manifestation économique, n'ont pas hésité à le faire comprendre au ministre. "Certaines barrières nous empêchent d'aller investir à l'étranger", souligne le représentant de Naftal, pour ne citer que cette société. Ces entreprises font partie de celles qui veulent exploiter cette foire de Tindouf pour exporter leurs produits vers l'Afrique subsaharienne. Toutefois, certaines contraintes freinent cette dynamique naissante à l'export. À commencer par la lancinante question de la réglementation des changes, notamment dans son règlement 07/01, article 29 relatif à la domiciliation, qui doit être préalable à tout transfert, à tout engagement et au dédouanement pour les exportations des biens.