Les faiblesses de l'organisation économique et les solutions pour y remédier sont bien identifiées et bien connues de tous. Ce qui fait défaut, c'est leur mise en œuvre. Le plan d'action du gouvernement sera présenté, la semaine prochaine, devant l'Assemblée populaire nationale. Sur le plan économique, le gouvernement est interpellé sur les actions dont le principal objectif est d'assurer la soutenabilité des finances publiques, ainsi que le financement des opportunités de relance économique dans une perspective d'investissement et de diversification. "Afin de remédier aux faiblesses structurelles de notre modèle économique causées par une forte dépendance au secteur des hydrocarbures, le gouvernement œuvrera pour une transformation de ce modèle visant une diversification de l'économie, notamment les exportations hors hydrocarbures, afin d'engager l'Algérie sur la voie d'un développement économique résilient, inclusif et solidaire", lit-on dans le plan d'action du gouvernement. "La réforme et la modernisation du système bancaire et financier constituent la pierre angulaire de la réussite de toutes réformes économiques. Avec l'amélioration du climat de l'investissement, elle constitue la clé de voûte de toutes les réformes", souligne le document. Le gouvernement évoque, également, la facilitation et la simplification des procédures pour la création d'entreprises, et l'amélioration de l'accès au foncier, aux crédits et à des services publics de qualité. Toutes ces réformes nécessaires sont répertoriées et bien connues depuis longtemps. Tous les gouvernements successifs, sans exception, ont inscrit ces réformes dans leur programme d'action. Mais force est de constater que rien ne bouge vraiment sur le terrain. Même le programme détaillé des réformes qui devait accompagner le recours à la planche à billets, pourtant consigné dans un texte réglementaire, n'a pas été mis en œuvre. La crise des prix pétroliers vécue en 2014 aurait dû sonner l'alerte sur la nécessité de revoir l'organisation de notre système économique. Mais les gouvernements qui se sont succédé depuis ont préféré recourir à chaque fois à des expédients pour éviter les réformes dont personne ne contestait pourtant l'urgence, y compris dans les instances officielles. C'est ainsi que le fonds de régulation des recettes, qui abritait une épargne importante (5 564 milliards de dinars en janvier 2014), fut vidé en l'espace de trois années. Les réserves de changes, qui avaient atteint 194 milliards de dollars à la mi-2014, ont chuté à 44 milliards de dollars. La trajectoire suivie depuis 2014 à ce jour a consisté à laisser s'accumuler les déficits interne et externe. Aujourd'hui, la situation de l'économie nationale, aggravée par la crise sanitaire, est très sérieusement dégradée. Les faiblesses de notre organisation économique et les solutions pour y remédier sont bien identifiées et bien connues de tous. Ce qui fait défaut, c'est leur mise en œuvre sur le terrain, en concertation avec les parties prenantes. Sur ce point, la feuille de route proposée par le gouvernement pèche par l'absence d'objectifs chiffrés, d'échéanciers et de moyens financiers qu'il faudra mobiliser pour la concrétiser.