L'ouvrage a été conforté sommairement sans jamais le remplacer, comme souhaité par les habitants de la région de Bouzeguène et ses élus. Le pont d'Azaghar continue, aujourd'hui encore, à susciter des inquiétudes dès les premières pluies automnales qui font craindre de nouveaux drames. Signalé par un immense panneau sur lequel on peut lire "Danger, gué submersible", le pont d'Azaghar a déjà fait beaucoup parler de lui puisqu'il a été à l'origine de plusieurs drames enregistrés ces dernières années. Rien qu'en 2019, deux graves accidents y ont été causés par les crues qui ont emporté deux véhicules en essayant de traverser ce pont de fortune. Le premier s'est produit en janvier 2019 et l'autre en novembre de la même année. Les deux drames ont suscité l'émoi au sein de la population locale. En novembre 2019, ce fut, pour les habitants, la tragédie de trop. Le véhicule dans lequel voyageaient quatre passagers a été emporté par les eaux. Si trois personnes ont pu s'extraire du véhicule et s'accrocher aux arbres, le quatrième passager, un homme âgé de 25 ans, originaire du village Aït Bouadda (commune de Azazga), a été emporté par les eaux bien loin et n'a pu être retrouvé que plusieurs heures après l'accident mort et dans un état méconnaissable. Très choquée, la population de Bouzeguène a dénoncé vigoureusement ces accidents répétitifs, exigeant des pouvoirs publics une solution radicale et définitive. Mais, contre toute attente, l'ouvrage n'a bénéficié au final que d'une opération de confortement et d'installation de "garde-corps" métalliques. "Il faut reconnaître que le pont ne sera jamais sécurisé à l'état actuel des choses. Il faut construire un véritable ouvrage digne de ce nom. Le gué est submersible à chaque intempérie. Faudrait-il attendre encore d'autres accidents mortels pour prendre la décision de construire un vrai pont à cet endroit ?" s'est interrogé le maire de Bouzeguène. "Il faut mettre un terme à ces viaducs inutiles et à l'argent gaspillé à tout-va. Nous exigeons un pont sécurisé avec même de l'éclairage durant la nuit et un passage pour piétons. Le pont actuel, qui n'arrive plus à contenir les eaux des crues, ne règlera jamais le problème. L'insécurité sera toujours présente tant que les services concernés, notamment ceux des travaux publics, n'auront pas pris au sérieux le problème", a-t-il ajouté. Le maire, que nous avons contacté, a évoqué une étude d'un nouveau pont dont l'enveloppe financière avoisinerait les 20 milliards de centimes. Cependant, il ne sait pas où trouver ces financements pour concrétiser ce projet. Le pont, construit il y a plus de trente ans à titre provisoire, ne répond plus aux exigences et aux attentes de la population. Nous sommes à quelques mois de l'hiver et, actuellement, aucune solution n'est encore envisagée pour mettre un terme au problème.