La vague d'arrestations visant les activistes politiques, notamment dans la région de Kabylie, se poursuit toujours. Après l'interpellation, par les services de police, de 27 personnes soupçonnées d'appartenir au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation classée "terroriste" par les autorités algériennes, les éléments de la Gendarmerie nationale, relevant de la brigade de Beni Mansour (Boudjellil), ont procédé à l'arrestation, avant-hier, d'un autre militant de la région des Ath Abbas, très engagé dans le combat démocratique et identitaire depuis de longues années. Il s'agit, en fait, de Malek Boudjemâa, un sexagénaire connu pour son engagement dans les activités culturelles et humanitaires. Ce fils de chahid et passionné de photographie a été arrêté par des gendarmes qui ont perquisitionné son domicile, sis à Guendouze, chef-lieu communal d'Aït R'zine, dans la daïra d'Ighil Ali. Selon Me Sofiane Ouali, le militant Malek Boudjemâa a été transféré de Béjaïa vers la capitale, où il a été placé en garde à vue, en attendant sa présentation, aujourd'hui, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Le mis en cause, croit-on savoir, serait poursuivi pour son appartenance présumée au mouvement dirigé par Ferhat Mehenni. À noter qu'au lendemain de son arrestation, un comité de soutien au militant Malek Boudjemâa a été créé par un groupe de citoyens de la commune d'Aït R'zine. Quant aux 27 personnes arrêtées lundi 6 septembre, soit 25 à Kherrata (Béjaïa) et 2 autres à Beni Ouartilane (Sétif), elles ont été présentées, hier matin, devant le parquet du tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Les 27 prévenus sont accusés d'avoir "tenté de semer la discorde et la terreur", de "trouble à l'ordre public", d'"incitation au rassemblement" et d'"atteinte à l'unité nationale", selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Dans un communiqué rendu public, hier, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) réitère que "la solution du tout-sécuritaire ne ferait que compliquer la crise politique, compromettre et éloigner la solution politique pacifique et démocratique", tout en rappelant au pouvoir politique "le principe de garantir l'indépendance de la justice et un procès équitable pour tous les prévenus", "le respect des droits humains et des droits fondamentaux du citoyen", ainsi que "les obligations internationales contenues dans les conventions relatives aux droits humains ratifiées par l'Algérie". Tout en exprimant sa "profonde inquiétude" face au "durcissement de la répression", la Laddh appelle à "la libération de tous les détenus d'opinion et à l'arrêt de la répression et des arrestations arbitraires". Par ailleurs, nous avons appris auprès de l'un des avocats des détenus d'opinion à Béjaïa, Me Mourad Zenati en l'occurrence, que pas moins de 17 affaires liées au Hirak sont enrôlées au niveau des juridictions relevant de la cour de Béjaïa, dont les procès sont programmés pour les mois de septembre et octobre.