Le Front des forces socialistes participera aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain, lui qui, pour rappel, avait boudé les élections législatives anticipées du 12 juin dernier. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les débats engagés, hier vendredi peu avant la mi-journée, parmi les membres du conseil national du parti convoqué en session extraordinaire, se sont tenus à huis clos et se sont étalés jusqu'à près de seize heures (16h), avec, dit-on, l'intervention d'une quarantaine de membres qui plaidaient tous pour la participation. Et le vote à main levée effectué juste après a confirmé l'option lourde qui apparaissait déjà dans les discussions en aparté avant l'entame de cette session. Avec, ceci dit, des «îlots» d'opposition à cette option de participation, mettant en avant le contexte politique qui, selon eux, «ne diffère en rien de celui ayant prévalu lors des législatives anticipées de l'été écoulé et que le parti avait pourtant boycottées». Pour ces mineures voix discordantes qui ne se sont pas manifestées lors des débats et du vote, l'urgence, comme le soutient une vieille militante du parti de la fédération d'Alger, réside dans la «préparation du prochain congrès unificateur du front et de ne pas rater le train de l'histoire». Et le ton de la participation a également été donné, à l'ouverture des travaux de cette session du conseil national, par le coordinateur de l'instance présidentielle du doyen des partis de l'opposition. Dans son intervention, Hakim Belahcel a, en effet, affirmé que «si nous avions eu raison de rejeter les élections législatives et le référendum constitutionnel car ils remettaient en cause les aspirations légitimes de la révolution populaire du 22 février 2019, les prochaines élections locales devraient être pour nous, une opportunité pour prendre le pouvoir local, dans les APC et les APW, afin d'empêcher les clientèles du pouvoir, et les affairistes de torpiller le seul espace démocratique, malgré ses limites et les entraves, qui s'offre aux populations». Et de rappeler qu'en 2002, comme en 2004 et à travers toutes ses participations aux élections locales, le FFS «aspirait à faire de ses mandats électoraux, ses politiques et programmes de gestion, des modèles de bonne gouvernance, de compétence, de crédibilité et de probité morale et intellectuelle». Ceci dit, l'orateur dira que cette question des élections locales devra être abordée avec «lucidité, responsabilité et sens inouï de patriotisme». Il s'agira, selon lui, de «faire, au préalable, un diagnostic sans concession sur nos différentes participations, de recenser objectivement nos apports, nos atouts et nos manquements». Un travail «pédagogique et éthique que nous devons imposer à nous-mêmes, qui devra se faire en adéquation avec une réalité politique nationale en effervescence et en prenant en considération notre rôle majeur envers la nation toute entière et envers nos bastions historiques qui sont malmenés par des calculs souterrains et inavoués des apprentis sorciers aux ordres», explique Belahcel. Pour le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS, «l'absence de l'Etat et ses manquements grossiers et abjects envers le peuple algérien ne devrait pas être accentuée par l'absence d'un parti politique qui bénéficie d'une crédibilité irréprochable et d'un capital politique et pédagogique frappé en lettres d'or dans son parcours depuis sa proclamation un certain 29 septembre 1963». Voilà qu'il est clair quant à la position du FFS à l'égard du double scrutin local anticipé du 27 novembre prochain que, selon un cadre du parti, la direction devra expliquer, ce samedi à la mi-journée, à l'occasion d'une rencontre avec la presse. Avec la participation du FFS aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain annoncée, hier vendredi, et celle du PT rendue publique mercredi dernier, il ne reste que la position du Rassemblement pour la culture et la démocratie que le conseil national du parti arrêtera lors de sa session ordinaire prévue vendredi prochain. Une session qui devra être précédée des conseils régionaux du parti prévus hier vendredi et aujourd'hui samedi. Mais selon des indiscrétions, le parti progressiste devrait faire fausse route au reste de la classe politique en optant pour le boycott du prochain double scrutin local, comme il l'avait fait pour les législatives du 12 juin écoulé, dans le sillage de son refus de la feuille de route du pouvoir. M. K.