La couverture des besoins nationaux en médicaments par la production nationale représente 78% et le reste (22%) est couvert par les importations. La facture d'importations des produits pharmaceutiques devrait être réduite de plus de 800 millions de dollars d'ici à la fin de l'exercice 2021 par rapport à l'année 2019 où elle s'était élevée à 2 milliards de dollars. Plus de 1 102 dénominations communes internationales (DCI) sont produites actuellement en Algérie. Les produits strictement importés sont estimés à 247. Ce qui donne une contribution à la couverture des besoins nationaux de 78% par la production locale et de 22% par les importations. Ce sont-là les quelques statistiques avancées par la secrétaire générale du ministère de l'Industrie pharmaceutique, Mme Drifa Khoudir, lors de son intervention à l'occasion de la tenue de la 14e conférence nationale de la pharmacie, organisée hier par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a indiqué, pour sa part, que "la relance du secteur de l'industrie pharmaceutique avait permis une baisse de la facture d'importation, avec une économie de 500 millions de dollars escomptée pour l'année 2021 par rapport à 2020". En tout cas, ces chiffres, a précisé la SG du ministère, sont le résultat de la stratégie adoptée par le département de M. Benbahmed qui vise, entre autres objectifs, la réduction des importations, tout en assurant une offre qui satisfera la demande nationale. Plus explicite, Mme Khoudir citera les grands axes de la nouvelle politique prônée par la tutelle. Elle évoquera, dans ce sens, la mise en place d'un cahier des charges pour les importations et des mécanismes de régulation du marché national. Elle a mis également l'accent sur la nécessité d'accélérer l'opération d'enregistrement des médicament bio-thérapeutiques. Les autorisations d'importation sont, toutefois, accordées exclusivement aux médicaments essentiels en complément de la production nationale. Et dans le cadre de la substitution des produits importés par ceux fabriqués localement, le ministère a débloqué la situation de plusieurs unités de production. Il a été accordé, à ce propos, plus de 60 agréments, a déclaré M. Khoudir. Soulignant le caractère "prioritaire" de l'industrie pharmaceutique dans le plan d'action du gouvernement, le Premier ministre a mis en avant les efforts du gouvernement pour asseoir une sécurité sanitaire et poursuivre le processus de développement de ce secteur. Selon lui, les investissements seront orientés vers les médicaments à haute valeur ajoutée, notamment les médicaments anticancéreux, les insulines et autres produits strictement importés de manière à couvrir 70% des besoins nationaux et à réduire les déséquilibres de la balance commerciale. Cela passe, tel que l'a précisé le ministre, Lotfi Benbahmed, par le développement et la promotion de l'industrie pharmaceutique locale. Depuis que ce cap a été fixé par le gouvernement, le département que dirige le Dr Benbahmed a engagé des réformes à même d'améliorer le climat des affaires et faciliter la réalisation des projets d'investissement dans ce secteur. Aller à la conquête des marchés à l'international pour placer le produit national a été également tracé comme perspective par le ministère. Il est en fait question de relever le défi pour la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie industrielle diversifiée et concurrentielle dans le secteur du médicament. Cette nouvelle stratégie a pour principal fondement la régulation du marché national, la réduction ou la maîtrise de la facture d'importation, sans pour autant engendrer des perturbations dans l'offre en produits pharmaceutiques. Il faut, pour cela, est-il décidé par le ministère, mettre à profit la concurrence pour faire baisser les prix des médicaments et encourager les multinationales à domicilier la production de médicaments à haute valeur ajoutée, et les orienter vers l'exportation, notamment pour les médicaments contre le diabète et les thérapies innovantes anticancer... L'on a évoqué, en outre, la pré et post-évaluation des programmes d'importation grâce à une plateforme numérique, mais aussi à une surveillance minutieuse des prix des produits importés, dont les matières premières et les équipements médicaux.