Toufik Hakkar a indiqué hier que Sonatrach a investi, seule, environ "17 milliards de dollars depuis 2005" dans l'objectif de "reconstituer" ses réserves en hydrocarbures. Des banques étrangères sont disposées à nous "accompagner et à travailler avec nous dans le domaine de la pétrochimie". "Elles nous ont proposé des financements de projets à des taux intéressants (autour de 1%)". C'est ce qu'a déclaré le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar, lors de son passage, hier, à la radio nationale à la Chaîne I de la Radio nationale. M. Hakkar a expliqué que "les projets pétrochimiques que nous avons sur la table sont d'importance stratégique" et que "nous nous adressons en priorité aux banques locales pour les financer". Toutefois, poursuit-il, si les fonds locaux s'avèrent "insuffisants, nous ferons appel aux banques étrangères". La réalisation d'une usine de production de "550 000 tonnes par an de polypropylène" à Arzew fait partie de projets en vue. La mise en œuvre de ce projet débutera au cours "du premier trimestre 2022", a annoncé le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures. Un projet similaire en partenariat avec la société turque Ronesans, d'une capacité de production de "450 000 tonnes par an de polypropylène", sera également réalisé en 2022. Dans le segment phosphate, Tewfik Hakkar a révélé qu'il existe un projet (dont le coût s'élève à 6 milliards de dollars) qui démarrera, début 2022, et qui pourrait procurer du travail à des centaines de personnes. Les projets d'installation pétrochimique permettront à la compagnie nationale des hydrocarbures de mieux valoriser les hydrocarbures, de satisfaire les besoins du marché national en produits pétrochimiques - actuellement importés -, d'apporter des investissements directs étrangers (IDE), de créer des emplois directs et indirects, et d'encourager les petites et moyennes entreprises (PME) à intégrer efficacement ce secteur. Du reste, l'invité de la radio s'est longuement attardé sur la stratégie d'intégration industrielle et sur le contenu local, insistant sur l'importance qu'il y attache. Tewfik Hakkar a indiqué que Sonatrach a conclu en 2020 des contrats "d'environ 2 milliards de dollars" dans les services pétroliers et que les entreprises algériennes ont accaparé "80%" de ces contrats. Toujours dans la pétrochimie, le patron de Sonatrach a affirmé que le projet de la raffinerie de Hassi-Messaoud sera lancé au "4e trimestre 2021". Cette installation en projet sera une raffinerie à conversion profonde, c'est-à-dire qu'elle utilisera des procédés complexes de raffinage, afin de maximiser la production. D'une capacité de 5 millions de tonnes par an, elle coûtera environ "4 milliards de dollars". Tewfik Hakkar a, par ailleurs, indiqué que l'entreprise qu'il dirige a investi seule environ "17 milliards de dollars depuis 2005" dans l'objectif de "reconstituer" ses réserves en hydrocarbures, déplorant le fait que, depuis cette date, l'investissement étranger direct dans l'exploration, notamment, ait été modeste. Il ajoute, en outre, que 2020 a été une année "difficile pour toutes les compagnies", faisant remarquer que quand bien même les textes de loi relatifs à la nouvelle législation sur les hydrocarbures adoptée en décembre 2019 auraient été élaborés à temps, cela "ne changerait rien" à la situation actuelle du processus de désinvestissement. Et de souligner que les investissements dans les hydrocarbures ont baissé de "1 000 milliards de dollars", ces dernières années. Dans un autre registre, Tewfik Hakkar a évoqué les activités de Sonatrach à l'international, indiquant que le gisement de Camisia, au Pérou, rapporte entre "100 millions à 150 millions de dollars" à Sonatrach annuellement. Et que la compagnie nationale entend reprendre ses activités au Niger où elle compte dans son portefeuille une "découverte d'hydrocarbures". Sonatrach tient, par ailleurs, au gazoduc Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP), devant relier le Nigeria à l'Europe via le Niger et l'Algérie. Tewfik Hakkar a souligné, à ce sujet, que l'étude "technique" liée à ce projet est "terminée", mais que celle économique (étude de l'évolution de la demande en gaz dans le monde) ne l'est pas encore. Ce gazoduc intercontinental sera d'une longueur totale de 4 188 km, à savoir 1 037 km traverseront le Nigeria, 841 km le Niger et 2 310 km l'Algérie jusqu'à la côte méditerranéenne. L'idée d'un gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie a, en fait, germé au début des années 2000. En 2009, le Niger, le Nigeria et l'Algérie avaient signé un accord portant sur l'élaboration d'étude de faisabilité.