Résumé : Latéfa confie ses angoisses à la psychologue de l'hôpital qui lui accorde autant de temps qu'il lui faut pour qu'elle vide son cœur et retrouve un peu de sérénité. Dr Sofines lui rappelle qu'elle a de la chance d'avoir découvert à temps sa maladie. Avant de quitter l'hôpital, elle conseille au professeur de lui administrer un anxiolytique pour l'aider à trouver le sommeil. Sinon, ils passeraient une mauvaise nuit. Latéfa s'endormira rapidement. C'est l'infirmière qui la réveille le matin. Latéfa a un étourdissement lorsqu'elle tente de se redresser. Elle réalise qu'elle a dormi d'un sommeil profond et sans rêve. L'effet du somnifère a eu raison de ses craintes qui aurait pu la laisser éveillée toute la nuit. -J'ai soif, dit-elle à l'infirmière, mais celle-ci lui rappelle qu'elle doit passer au bloc. Juste un peu... Mais l'infirmière refuse. Elle l'aide à s'asseoir. Latéfa s'accroche à son bras le temps de se sentir mieux. L'infirmière l'aide à ranger ses affaires avant de l'aider à se préparer. Elle troque son pyjama contre la blouse bleue, met une charlotte et glisse ses pieds dans des chaussons de la même couleur. L'infirmière pose sa robe de chambre sur ses épaules pour qu'elle n'ait pas froid. -Si tout se passe comme prévu, vous serez la première à passer au bloc. Inchallah que tout se passera bien. -Merci. -Ce sont des collègues qui s'occuperont de vous à partir de maintenant, dit l'infirmière. Je vous reverrai plus tard inchallah. La veille, Latéfa s'est endormie sans charger son portable, elle le range dans sa valise. Les portes du service sont fermées à clef. Il règne dans le couloir un silence pesant. Les malades sont contraintes à rester dans leurs chambres. Aucune visite n'est permise. C'est ce que découvre Latéfa qui espérait voir ses parents même de loin. Deux infirmières viennent l'emmener au bloc opératoire où une bonne ambiance règne. Ils s'échangent des nouvelles de leurs familles et se plaignent des enfants qui veillent le soir à jouer sur leur play station ou à discuter au téléphone jusqu'au matin. Une grande partie de l'équipe porte une tenue bleue, d'autres, en vert. Avec les charlottes et les masques, Latéfa ne reconnaît pas le professeur. Toutefois, tout en l'installant sur la table, l'anesthésiste discute avec elle, l'interrogeant sur ses projets, son futur, comme si c'est encore possible de l'envisager quand on a une maladie grave. Mais à force de parler de choses positives, elle finit même par sourire et reprendre espoir. L'équipe est prête à intervenir. L'anesthésiste en profite pour l'endormir pour de bon. Latéfa n'a pas le temps de prier une dernière fois au fond de son cœur qu'un lourd voile noir s'abat sur elle. Lorsqu'elle revient à elle, elle découvre ses parents près d'elle. Elle tente de sourire pour les rassurer, mais quand elle les voit si inquiets et larmoyants, elle fond en larmes lorsqu'ils prennent ses mains. Ils ont pris dix ans d'un coup. Sa mère l'embrasse sur le front et lui caresse le visage tout en lui promettant de belles choses. Ses larmes se mêlent aux siennes. -Hamdoullah tu te réveilles enfin. Aâla slamtek ! Ne pleure pas ma chérie. Tout s'est bien passé. Ils ont fait de leur mieux. -Semhili yemma. Elbareh, je ne voulais pas qu'on se sépare fâchées. Crois-moi, je n'étais pas bien... -Chut, ma fille chérie, je n'ai rien à te pardonner. Tout ce que je veux, c'est que tu ailles bien. Que tu aies une bonne santé. Que tu vives ma chérie, dit Houria en essuyant ses larmes. Benti, ne pense à rien. Nous sommes là pour nous occuper de toi. Nous ferons tout ce que tu veux. -Ya m'ra, kheliha tertah. Elle vient de sortir du bloc opératoire, elle a besoin de se reposer. Ne la fatigue pas, laisse-la récupérer. -Je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur. Hier soir, je n'ai pas dormi de toute la nuit. J'ai prié, prié, pleuré... Inchallah que le cauchemar est fini. Courage ma fille, est-ce que tu as mal ? -Non, j'ai seulement envie de dormir. Da Ali qui s'était éloigné pour essuyer ses larmes, retourne près d'elles. Il souffre de voir sa fille dans ce lit d'hôpital, défaite et méconnaissable. Il ne reste presque rien de sa fille si belle, si forte et pleine de vie. Il a envie de la secouer, de ramener le sourire et les couleurs sur ses joues. Il n'aime pas la voir faible. Son cœur se serre en pensant qu'elle devrait faire des chimiothérapies pour être sûr de se débarrasser de cette maladie. Si Allah lui avait laissé le choix, ce serait lui qu'Il éprouverait et non pas sa chère fille.
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