Le jusqu'au-boutisme du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Yahia Guidoum, mène, visiblement, le sport national vers l'impasse, tout droit dans les méandres de la crise au moment où celui-ci patauge déjà dans un profond coma du fait des résultats techniques de plus en plus médiocres. À travers un nouveau décret régissant le fonctionnement des fédérations sportives, Guidoum se retrouve fourvoyé dans un chemin sans issue avec, en sus, l'épée de Damoclès suspendu sur la tête, celle des instances internationales, notamment la FIFA qui, désormais, menace clairement l'Algérie de sanctions. Pendant ce week-end, le cas Algérie a été du reste au menu de la FIFA qui s'apprête à envoyer une sévère mise en garde à notre pays contenant des menaces de suspension si les deux mesures les plus décriées de ce décret ne sont pas supprimées du document final. Il s'agit en l'occurrence des non-renouvellements successifs de candidats à la présidence des fédérations et la forte représentation des pouvoirs publics à l'assemblée générale (le décret prévoit 30% de la composante de l'AG désignée par le MJS). En d'autres termes, si ces dispositions ne sont pas annulées, l'Algérie risque de se voir suspendue des compétitions interpays et interclubs. Mais que cela soit bien clair, puisque ce décret n'est pas encore entré en vigueur, la réaction ne peut aller au-delà d'une mise en garde. En revanche, c'est déjà suffisamment assez pour mettre Guidoum dans de beaux draps. Et comment peut-il en être autrement, lui qui, contre vents et marées et en dépit des doléances de certaines fédérations et même du Comité olympique, a décidé d'embarquer tout le gouvernement dans un processus voué à l'échec. Guidoum a réussi, en effet, à convaincre tout l'Exécutif de la fiabilité de sa démarche alors qu'il savait pertinemment que le Comité olympique international et la FIFA, sous réserve d'autres réactions, n'allaient pas rester stoïques devant ce qu'il convient d'appeler le dirigisme des pouvoirs publics. Aujourd'hui, force est de reconnaître qu'il a mis tout le gouvernement dans une situation délicate, forcé de négocier avec une puissante fédération mondiale ou, pire encore, retiré l'essence même de ce décret (les deux articles cités plus haut), ce qui n'est pas très loin d'un reniement en règle. En clair, Guidoum a deux choix désormais : soit il persiste dans sa démarche en acceptant – et avec lui, bien sûr, tout le gouvernement — les éventuelles sanctions, soit il démissionne pour laisser libre champ à une approche politique, plus adaptée aux exigences des instances internationales. S. B.