Le prix du baril de Brent continue de progresser, atteignant, en fin de semaine, 78,04 dollars. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ? Dans une note publiée vendredi, les analystes d'UBS, une banque suisse, voient le baril de Brent atteindre 80 dollars d'ici à la fin du mois, notamment à la faveur de la "baisse continue des stocks de pétrole". En effet, durant la semaine achevée le 17 septembre, les stocks de brut se sont réduits de 3,5 millions de barils (Mb). Les analystes prévoyaient un repli de 2,45 millions de barils. Ils se sont élevés à 414 millions de barils, leur plus faible niveau depuis octobre 2018 et sont de 8% en dessous de la moyenne sur cinq ans. C'est la septième baisse des réserves de brut d'affilée. Une autre raison de la hausse du pétrole est la reprise, même encore timide, de la demande. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans son dernier rapport mensuel, voit la demande rebondir de +1,6 mb/j en octobre et continuer à croître jusqu'à la fin de l'année. "Pour cette année, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de +5,2 mb/j pour atteindre 96,1 mb/j et de +3,2 mb/j en 2022 pour atteindre 99,4 mb/j", y est-il écrit. Néanmoins, la demande "devrait mettre deux ans à retrouver ses niveaux d'avant-crise, puis continuer à croître d'ici au moins 2026 pour inscrire un nouveau record", selon l'AIE. L'Opep préfère également plutôt voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide, pariant sur une accalmie de la pandémie de coronavirus et sur une amélioration de la situation de l'économie mondiale et, partant, sur un redressement de la demande pétrolière. C'est dans cet esprit d'optimisme mesuré que l'Opep+ a approuvé, à l'occasion de sa 19e réunion ministérielle, tenue le 1er septembre dernier, la poursuite de l'ajustement à la hausse pour octobre prochain de sa production globale mensuelle de 400 000 barils/jour. Ce réajustement permettrait-il, cependant, au marché de s'équilibrer ? Dans une note d'analyse élaborée récemment par l'institut français IFP, ce dernier souligne que, pour 2022, si l'Opep+ suit son plan (augmentation de 400 kb/j de la production chaque mois jusqu'en septembre 2022), la balance pétrolière devrait alors s'inverser complètement avec un excédent estimé par l'AIE à +3 mb/j fin 2022, ce qui devrait probablement inciter les pays de l'Opep+ à revoir leur accord d'ici à là. Pour le moment, ils maintiennent leur stratégie prudente de réajustement de l'offre, faisant preuve d'une certaine cohérence à ce sujet, puisque la plupart des pays signataires de l'accord de baisse de production en respectent les termes. Pour beaucoup d'observateurs, cet accord aura permis de soutenir les cours et d'empêcher leur effondrement, alors que la pandémie de coronavirus se répandait comme une traînée de poudre en 2020, faisant baisser, de manière continue, la demande de pétrole dans le monde.