L'impact des tensions dans le bassin d'Ormuz entre les Etats-Unis et l'Iran ainsi que la faible offre de l'or noir sur le marché mondial est très palpable et les prix du pétrole continuent de baisser. Bien qu'elle soit circonstancielle, elle menace la reprise de l'économie mondiale à cause de la faible offre des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix alliés producteurs de l'Opep+ qui maintiennent leur décision de rouvrir progressivement et modestement leurs vannes, ce que conteste la Maison Blanche, depuis quelques jours, qui appelle à une action de ces pays pour, contrairement à leurs objectifs, limiter le rebondissement des cours du pétrole. Une demande, probablement, n'aura une réponse de l'Opep, au moins pour l'instant, car ces pays producteurs tentent de stabiliser le marché pétrolier et surtout surmonter cette période incertaine à cause de la progression du variant Delta. Au lendemain de cet avertissement de Washington sur l'impact de l'offre limitée sur la reprise économique, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a revu ses prévisions de la demande pour cette année à la baisse estimant que «les perspectives de la demande de pétrole sont mitigées». De leur côté, des analystes européens prévoient une hausse de la demande face à une offre très limitée, sans pour autant recommander une augmentation de la production par prudence en raison de l'incertitude qui plane sur le marché économique mondial. Le prix d'un baril de Brent ou brut de mer du Nord, «pour livraison en octobre valait 71,15 dollars à 13 heures hier, en baisse de 0,24% par rapport à la clôture de la veille», relève-t-on du site spécialisé prixdubaril.com. Quant au prix d'un baril américain de WTI «pour le mois de septembre perdait dans le même temps 0,29%, à 68,89 dollars», selon la même source. Avant le léger rebond des cours jeudi dernier, le baril de Brent a perdu 6% et jusqu'à près de 8%, la semaine dernière, en repli de 10% par rapport à son plus haut niveau cette année. Quant à la valeur ou prix du Sahara Blend, le brut de référence algérien, il a progressé «de 3,03 dollars en juillet dernier, soutenu notamment par les perspectives de reprise de la demande pétrolière», a souligné l'Opep, dans son dernier rapport mensuel publié jeudi dernier. Ce rebondissement s'explique par «le contexte d'augmentation des prix de brut au marché mondial en juillet, soutenu par une reprise légère de la demande, notamment, chinoise et américaine et la baisse des stocks de pétrole», selon le même rapport. La production de l'Algérie en juillet «avait atteint 915.000 barils par jour (Mbj), soit une hausse de 14.000 barils par rapport à la production moyenne de juin (901.000 Mbj)», a précisé la même source. Cette augmentation résulte de la majoration des quotas de production conformément à la décision prise, récemment, par les pays membres de l'Alliance Opep+ dans le cadre de leur stratégie de production. Grâce à cette entente, les pays alliés ont réussi à mettre fin à la guéguerre entre Abu Dhabi et l'Arabie saoudite et stabiliser le marché pétrolier. Ce dernier a connu un léger rebond des prix avant qu'ils ne sombrent au début du mois d'août. Depuis, les cours du marché pétrolier sont en fluctuation, à la hausse et à la baisse, pénalisés par les craintes qui pèsent sur la demande de brut et la résurgence du Coronavirus. Ces facteurs s'ajoutent aux données publiées par l'AIE qui ne contribuent pas à l'amélioration de la situation des marchés financiers et de matières premières. Tandis que l'Opep reste optimiste quant au rétablissement du marché de la demande indiquant, dans son dernier rapport, que «la demande mondiale globale de pétrole devrait dépasser le seuil des 100 Mbj au 2ème semestre de 2022 et atteindre 99,9 Mbj en moyenne sur l'ensemble de 2022». L'Opep a souligné l'importance de la maîtrise de la situation sanitaire actuelle pour soutenir les résultats de la reprise économique estimant, dans ce sens, que «l'économie mondiale poursuit sa reprise. Cependant, il reste de nombreux défis à relever, qui pourraient facilement freiner cet élan. En particulier, les développements liés au Covid-19 devront être suivis de près», affirmant que sa «prévision d'une forte reprise de la demande mondiale de brut en 2021 et en 2022, malgré les inquiétudes liées à la propagation du variant Delta du Coronavirus, qui a pesé sur les cours ces dernières semaines».