■ Après plusieurs semaines d'évolution dispersée, les prix du pétrole brut sont repartis à la hausse la semaine dernière après la publication du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et des données hebdomadaires sur les stocks de pétrole américains qui confirment que le marché du pétrole se resserre. C'est ce que relève l'IFP Energies nouvelles dans son dernier "tableau de bord" sur les marchés pétroliers. L'AIE, dans son dernier rapport mensuel, "voit la demande rebondir de +1,6 million de barils par jour en octobre et continuer à croître jusqu'à la fin de l'année", rappelle l'institut de recherche français. Du côté de l'offre, des ruptures d'approvisionnement dans plusieurs régions du monde ont fortement impacté l'offre mondiale de pétrole au cours des dernières semaines. Les pertes de production n'ont été que partiellement compensées par une augmentation de la production Opep et non-Opep. "En effet, alors que l'Opep+ envisageait une augmentation mensuelle de 400 000 barils par jour de pétrole brut, l'offre totale de pétrole de l'Opep+ (y compris les condensats et les liquides de gaz naturel) a diminué de 300 000 barils par jour en août, tandis que la production hors Opep+ a diminué de 240 000 barils par jour", indique l'Ifpen. En conséquence, ajoute-t-il, "la production mondiale de pétrole a diminué de 540 000 barils par jour en août pour atteindre 96,1 millions de barils par jour". Dans ce contexte, estime l'institut de recherche français, la balance pétrolière mondiale (différence entre l'offre et la demande) devrait rester négative jusqu'à la fin de l'année (environ -1 million de barils par jour en 2021, ce qui devrait continuer à soutenir les prix du brut. Pour 2022, si l'Opep+ suit son plan (augmentation de 400 000 barils par jour de la production chaque mois jusqu'en septembre 2022), la balance pétrolière devrait alors s'inverser complètement avec un excédent estimé par l'Agence à +3 millions de barils par jour à fin 2022, ce qui devrait probablement inciter les pays de l'Opep+ à revoir leur accord d'ici à là. Selon l'Ifpen, le consensus des économistes interrogés par Bloomberg sur le prix du Brent est stable à 68,5 dollars le baril en 2021 et 66,9 dollars le baril l'année prochaine.