Plus de 1 000 migrants clandestins, dont la majorité de nationalité algérienne, ont débarqué ces dernières 72 heures sur les côtes de la façade maritime sud de l'Espagne, selon Francisco Jose Clemente Martin du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD). En effet, plus de 90 embarcations ont accosté le rivage d'Almeria, de Murcie, d'Alicante et des îles Baléares entre mercredi et vendredi derniers, précise la même source. "Le nombre pourrait être beaucoup plus important puisque des centaines de personnes ont échappé aux contrôles maritimes et terrestres de la police espagnole", ajoute le créateur du compte Twitter "Héroes del Mar" à travers lequel, il couvre l'actualité de l'arrivée des migrants clandestins dans les eaux espagnoles. Sur sa page Facebook, Francisco Jose Clemente Martin a indiqué que beaucoup de femmes et de mineurs font partie des passagers de ces bateaux. Pour rappel, il y a quelques jours, une Algérienne enceinte de 8 mois avec ses 5 enfants ont été secourus au large d'Alicante, alors qu'elle se trouvait parmi 91 harraga à bord de six embarcations. Les chiffres des arrivées sont en constante progression, malgré l'interception de nombreuses embarcations de harraga par les gardes-côtes algériens. En effet, ces derniers ont intercepté 755 migrants qui se trouvaient à bord de plusieurs embarcations au large des côtes algériennes, entre le 20 et 25 septembre, selon un bilan du ministère de la Défense nationale (MDN). Les bateaux arraisonnés se trouvaient au large des côtes orientales, occidentales et du centre de l'Algérie, avait précisé le MDN dans son communiqué. Entre le 15 et le 19 septembre dernier, 485 migrants avaient été interceptés et 10 corps repêchés par la marine nationale. Ainsi, en l'espace de dix jours, 1 250 clandestins, dont une majorité d'Algériens, ont été interceptés. À ce propos, il est à souligner que de plus en plus de clandestins d'autres nationalités prennent la mer depuis les côtes algériennes, à l'exemple des Marocains, des Subsahariens ou encore des Syriens. Ainsi, une embarcation interceptée par le service maritime de la Garde civile espagnole transportait principalement des Syriens, dont des femmes et des enfants en bas âge. Par ailleurs, Francisco Jose Clemente Martin a évoqué le sauvetage, dans la nuit de jeudi à vendredi, de 17 harraga — qui dérivaient depuis quatre jours — par le Salvamar Spica, bateau faisant partie des unités d'intervention et de secours en mer du service maritime de la Garde civile d'Almeria. Les Algériens avaient pris le départ des plages de Mostaganem dans une embarcation dotée d'un moteur de 115 chevaux. "Grâce aux efforts de notre équipe et de nos collaborateurs, nous avons pu les sauver", après avoir averti les secours, écrit-il sur sa page, tout en regrettant l'impossibilité de localiser une autre embarcation disparue, partie de Boumerdès. Toutefois, même s'il continue "à informer des milliers de familles et à publier des données sur ce qui se passe", il évoque, sans les citer, des parties qui "ne veulent pas que l'on parle pour différentes raisons politiques et sociales". S'agit-il de pressions espagnoles ou algériennes pour ne plus médiatiser cette vague migratoire sans précédent ?