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Des fripes pour l'Aïd
Beaucoup de familles y ont recours
Publié dans Liberté le 30 - 10 - 2005

Près de 10% des Algérois s'habillent régulièrement dans ces magasins de vêtements déjà utilisés, made-in.
Un chiffre important comparé à la population sédentaire de la capitale estimée à environ 3 millions d'âmes. Ne datant pas d'aujourd'hui où il a toujours eu sa petite place dans la populaire “D'lala”, le phénomène connaît toutefois un essor fulgurant à la faveur de la pauvreté qui touche des milliers de familles alors que beaucoup d'autres arrivent très difficilement à boucler le mois.
Pour preuve, Alger qui ne comptait, il y a une quinzaine d'années qu'une poignée de magasins, est à l'heure actuelle truffée de petits commerces offrant des nippes à toutes les bourses.
Il y en a pratiquement dans tous les quartiers. C'est tant mieux, pourrait-on dire, même si ces vêtements qui traversent des milliers de kilomètres, sont soumis à des conditions de conservation et de séjour douteuses avec tous les risques sur la santé des utilisateurs. Néanmoins, les petites gens dont les faibles revenus ne leur permettent pas de faire du shopping comme les plus nantis, n'ont d'autre voie de salut que de se rabattre sur la friperie.
Comme chaque année à la même occasion des fêtes de l'Aïd, des pères de famille se retrouvent devant l'incapacité de satisfaire les exigences aussi minimes soient-elles de leur progéniture. Faute de ne pouvoir offrir aux leurs des vêtements neufs, la tête et l'œil bas, ils se résignent à franchir le seuil de ces friperies à la recherche d'un Jean', d'un blouson ou d'une chemise gardant encore l'aspect du neuf. Sur la grande artère Hassiba-Ben Bouali, le choix est permis allant de la “grifa” à 400 DA à “3F” dont le prix est fixé à 100 DA l'article quel qu'il soit. Mais le choix devient effectivement difficile, car ici les produits qu'on vous propose sont proportionnels à votre bourse. Nous avons suivi dans ses courses un spécimen de ces pères de famille en quête d'affaire.
Dans la première friperie, il déniche un pantalon pour l'un de ses trois enfants. Les deux autres dont une fillette, doivent s'armer de patience. Un couple traînant une flopée d'enfants de 6 à 14 ans sont devant un vrai casse-tête chinois. Quant la taille va, la couleur ne plaît pas et vice-versa. La maman, excédée par l'un de ses chérubins qui rechigne depuis qu'on lui a refusé un jean chez Kiabi, le corrige avec une paire de claques. Le père ruminant visiblement le comportement déplaisant de sa femme, devance cette dernière et s'en va vers la sortie. Le propriétaire de la friperie les regarde calmement avant de faire un signe d'apitoiement. “Les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Nous assistons quotidiennement à des scènes de ménage à cause parfois d'un tee-shirt de 100 DA. Les familles nombreuses dont le père est au chômage ou touchant le Smig ne peuvent se permettre d'aller dans les magasins. Pour habiller un gosse de 6 ans, il faut débourser entre 3 000 et 3 500 DA au moins. Et ce n'est pas du luxe. Imaginez une famille de quatre ou cinq enfants”, dira-t-il. Un cas se présente justement devant nous. Un homme d'une quarantaine d'années accompagné de ses quatre enfants fait le tour de la friperie en s'arrêtant de temps à autre pour “palper” un vêtement. Nous l'abordons en déclinant notre profession. Sans hésitation, il débite la raison essentielle qui l'a contraint à fréquenter ces lieux. Ancien agent de maîtrise dans une entreprise publique, il était obligé de demander un départ volontaire au vu de la situation catastrophique que traversait son employeur. “Malheureusement, je n'ai pu faire fructifier les indemnités perçues. Resté au chômage pendant plus de deux ans, j'ai non seulement dépensé l'argent jusqu'au dernier sou mais en plus je suis endetté. Actuellement, je travaille chez un privé mais mon salaire n'arrive pas à suffire les besoins de ma famille. Pour mes enfants, seule la fripe peut me sauver”, dira-t-il d'un ton désolant. Toutes les friperies se ressemblent à quelques détails près. Les articles ne sauraient dépasser deux ou trois mois. Bourrés à l'amidon, ils reprennent leur réalité dès le premier lavage. Une vieille dame venue trouver une bonne occasion pour son petit-fils ressort déçue. Au seuil de la friperie, elle regarde la chair de sa chair et lui promet un jean neuf quitte à emprunter de l'argent. Aïd des uns, Aïd des autres. Saha Aïdkoum à tous.
A. F.


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