L'annonce faite par le président Tebboune, à l'occasion de la réunion du Conseil des ministres, tenue dimanche, sur la baisse de l'IRG et la révision du point indiciaire n'a pas laissé insensibles certains syndicats autonomes, mais qui disent attendre davantage de précisions des autorités pour y voir plus clair. "C'est une décision louable qu'on accueille favorablement, mais qui nécessite plus de précisions", a affirmé Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest). "Dans la dernière interview que j'ai accordée à votre journal, j'ai préconisé comme solution la diminution de l'IRG. Maintenant, il reste à savoir de combien", a-t-il ajouté, avant de s'interroger : "Est-ce qu'une étude a été faite dans ce sens pour améliorer le pouvoir d'achat ?" Le souhait de M. Meriane est qu'il y ait, pour mieux fixer l'augmentation du point indiciaire, "une étude sur le niveau de vie", non sans se poser la question de savoir "quel niveau social voudra-t-on assurer à un médecin, à un enseignant, etc ?". Pour lui, la solution aux problèmes socioéconomiques des travailleurs est dans "la diversification de l'économie nationale et la sortie définitive de la dépendance des hydrocarbures". Le même sentiment de satisfaction a été exprimé par le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Merabet. "On ne peut que saluer la démarche du gouvernement et remercier M. le président de la République qui a insisté sur le caractère urgent du règlement de cette question des salaires, notamment au profit des fonctionnaires", s'est-il félicité, avant d'enchaîner : "Nous l'avons déjà demandé, et nous prenons acte de cette annonce officielle en attendant que les montants ou les niveaux de la revalorisation soient dévoilés." Le seul regret du Dr Merabt est le qu'"il n'y a pas eu de dialogue et de concertation préalable avec les organisations syndicales représentatives des travailleurs de la Fonction publique", mais il dit, toutefois, garder espoir de "voir ce travail s'effectuer rapidement pour avoir plus de détails sur la démarche". Plus circonspect, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, lance : "Tant que le président de la République n'annonce pas le niveau de la baisse de l'IRG et celui de la révision du point indiciaire, nous n'allons pas nous prononcer." "Cela fait 6 ans que les syndicats demandent l'augmentation du point indiciaire qui n'a pas été revu à la hausse depuis 2007." Selon lui, une augmentation de 20 ou 30 DA du point indiciaire, qui est actuellement de 45 DA, n'aura pas "une grande incidence sur les salaires et, par ricochet, sur le pouvoir d'achat et sera vite absorbée par l'inflation", non sans demander "à ce qu'il soit relevé à 120 DA". Du point de vue de M. Amoura, le point indiciaire doit évoluer en tenant compte du taux de l'inflation, en citant le montant de la zakat qui, en 2001, était de 35 DA par personne pour atteindre aujourd'hui les 120 DA. Pour ce qui est de l'IRG, M. Amoura a rappelé que son syndicat a demandé à le réduire de 19% à 7%. "Moi personnellement, je paie 32 000 DA d'impôt chaque mois, alors que le commerçant paie un forfait anuel de 35 000 DA", a-t-il déploré, avant de plaider pour une révision de la fiscalité en Algérie.