Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), aile Rachid Malaoui, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, affirme son rejet de la décision du gouvernement d'abroger l'article 87 bis. Il considère que ce n'est là qu'un piège pour détourner les travailleurs de leurs principales revendications, notamment celles qui portent sur la révision de la grille des salaires et le taux du point indiciaire. «La suppression de l'article 87 bis est un piège tendu par le gouvernement qui veut gagner du temps par le colmatage et détourner les syndicats des problèmes de fond qui sont la révision de la grille des salaires et le taux du point indiciaire, non révisés depuis des décennies», indique le Snapap dans son communiqué. Et de poursuivre comme pour convaincre de la justesse de son jugement : «Si l'article 87 bis du décret législatif N°94/03 est réellement abrogé, le salaire national minimum garanti (Snmg) sera égal au salaire de base de la catégorie 1, à savoir 18 000 DA. Cet amendement provoque une augmentation entre 9 000 DA (catégorie 1) et 945 DA (catégorie8) et le salaire minimum d'un travailleur en Algérie devient comme suit : 18 000 DA (Salaire de base) + différentes indemnités + indemnité d'expérience professionnelle (IEP) + allocations familiales. Ce nouveau mode de calcul du Snmg va aboutir à un salaire minimum net de 23 000 DA. Selon le syndicat, «cette nouveauté ne concerne pas les travailleurs classés à la catégorie 9, 10, 11 et plus. Ce qui est contraire au principe de l'équité du moment qu'une catégorie large des travailleurs n'auront pas les mêmes avantages que les autres, sachant que l'impact du pouvoir d'achat touche tous les travailleurs en Algérie». Raison pour laquelle le Snapap réitère sa revendication de revoir la grille des salaires et le taux du point indiciaire. Autre point abordé par le syndicat, l'IRG (Impôt sur le revenu global). «Concernant l'IRG qui devrait être exonéré pour tous les salaires de moins de 18 000 DA, depuis 2012, il demeure le point noir dans le calcul des salaires. Il absorbe toute augmentation pour les travailleurs. Le barème de son calcul devrait être changé en baisse à l'occasion de la modification du Snmg (à 18 000 DA depuis janvier 2012), mais cela n'a pas été fait», relève le syndicat autonome. Partant de ce constat, la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie et le Snapap interpellent les pouvoirs publics et leur demande de revoir la politique salariale de façon à ce que celle-ci «réponde aux impacts du pouvoir d'achat». Sur un autre plan, le Snapap invite les autres syndicats autonomes à une rencontre, le mois d'octobre prochain, «afin d'envisager une action commune vis-à-vis du nouveau projet du Code du travail». Pour rappel, mardi dernier, les fédérations nationales de l'Ugta ont affiché une position tout à fait contraire concernant cette décision du gouvernement, sur instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d'abroger l'article 87 bis. Elles ont salué cette décision et l'engagement des pouvoirs publics à son application et ont remercié le président Bouteflika pour son geste. Un geste qualifié d'historique et qui sera gravé dans la mémoire de tous, selon les dires de leurs représentants. En revanche, tout comme le Snapap, les fédérations de l'Ugta ont rejeté avec force l'avant-projet du Code du travail, jugeant qu'il va à l'encontre des libertés syndicales. K. M.