Céréales, riz, maïs, lait, huiles... presque tous les produits agricoles sont soumis à une hausse des prix sur les cours mondiaux, jetant un voile d'inquiétude sur les marchés, notamment dans les pays comme l'Algérie, où les besoins en produits alimentaires sont couverts par les importations. Les tensions inflationnistes pourraient s'amplifier sous l'effet de la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché mondial. Dans un communiqué publié, jeudi, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) indique que les prix mondiaux des produits alimentaires ont augmenté en septembre, une hausse principalement due à un resserrement de l'offre et à une forte demande de denrées alimentaires de base, notamment de blé et d'huile de palme. "L'indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché une valeur moyenne de 130 points en septembre 2021, soit une hausse de 1,2% par rapport au mois d'août et 32,8% de plus qu'en septembre 2020", souligne le communiqué. L'indice FAO des prix des céréales avait déjà progressé de 2% le mois dernier par rapport au mois précédent. Les prix du blé, dont l'Algérie est l'un des plus grands importateurs mondiaux, ont augmenté de près de 4%, atteignant ainsi un niveau supérieur de pas moins de 41% à celui enregistré il y a un an, en raison d'un resserrement des disponibilités exportables dans un contexte de forte demande. Les prix du riz sont eux aussi en hausse, tout comme ceux du maïs, qui ont progressé modérément de 0,3%. Mais ils ont affiché une valeur moyenne supérieure de 38% à celle de l'année dernière à la même période. "Parmi les principales céréales, le blé nous intéressera particulièrement dans les semaines à venir, car il faudra voir comment évolue la demande face à des prix qui augmentent rapidement", a déclaré Abdolreza Abbassian, économiste principal à la FAO. L'organisme onusien fait, également, état d'une augmentation de 1,7%, le mois passé, des prix des huiles végétales et de près de 60% depuis septembre 2020. L'indice FAO des prix des produits laitiers a aussi progressé de 1,5% depuis le mois d'août. L'indice des prix du sucre était en hausse de 0,5% par rapport au mois précédent et de 53,5% par rapport au même mois de l'année dernière, fait remarquer la FAO. La hausse des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux risque de compliquer d'avantage la tâche des autorités publiques soucieuses de maîtriser le risque inflationniste. Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avait expliqué, récemment, que l'augmentation des prix de certains produits alimentaires importés, comme les légumes secs, était liée, en partie, à la hausse importante enregistrée sur les marchés mondiaux, induite par les retombées de la crise sanitaire. Cette dernière a engendré une augmentation des coûts de production et du fret international, ainsi que des prix de certains intrants et facteurs de production, ce qui a provoqué une hausse des prix des fruits et légumes frais. Le Premier ministre a indiqué que le taux d'inflation a atteint 5,1% au mois d'août dernier, contre 4,5% en juillet passé. Le taux d'inflation moyen annuel était de 4,1% en juin 2021 et de 3,9% en mai de la même année, a indiqué, pour sa part, l'Office national des statistiques (ONS). Toujours selon l'ONS, les prix à la production industrielle, hors hydrocarbures, du secteur public national enregistrent une hausse de 2,7% au premier trimestre 2021 par rapport au quatrième trimestre 2020. Par rapport à la même période de l'année précédente, l'évolution des prix se situe à +5,4%. Alors que se profile la perspective d'un début de démantèlement du système des subventions, le gouvernement et la Banque centrale devraient garder un œil très attentif sur l'évolution des prix pour éviter qu'ils ne s'emballent outre mesure.